Qui l’eût cru ?!
Non content de faire tourner la tête, l’alcool fait tourner le monde ! C’est la thèse du deuxième livre de Benoît Franquebalme. Et le petit bonhomme au nez rouge jonglant avec des bombes dessiné par Manu Larcenet en couverture résume bien le message essentiel de ce bouquin qui peut autant servir de support à une réunion des alcooliques anonymes qu’égayer une soirée arrosée. Car, s’il se plaît à relayer la thèse selon laquelle l’homme ne serait jamais descendu du singe si ce dernier n’avait pas fait de même de son arbre pour goûter aux fruits défendus parce qu’alcoolisés, depuis, « homo picolus » n’a guère évolué. Certes, la bière aurait vraisemblablement précédé le pain et donné naissance à l’agriculture mais, pour le reste, l’alcool a écrit en rouge sang les pages les plus écarlates de l’histoire, de la guerre de 100 ans à l’assassinat de JFK en passant par la Révolution française. On a droit au passage à un portrait peu reluisant des grands de ce monde : Alexandre, Staline, Nixon et même Karl Marx ! Seul regret : l’absence d’éléments biographiques. Le bouquin est-il né dans la bibliothèque de l’école de journalisme que l’on a fréquentée avec l’auteur ? En histoire, nous devions y subir les cours très particuliers d’un prof sorti d’une officine universitaire où sévissait Bruno Gollnisch ! De quoi dessaouler direct !
Ivresses, « ces moments où l’alcool changea la face du monde », par Benoît Franquebalme, éditions JC Lattès, 175 pages, 19 euros.