Pédale dure

août 2021 | PAR Sébastien Boistel
Depuis deux ans, pour circuler, Camille ne compte plus que sur ses mollets.

La vingtaine chevelue et revendicative, d’emblée, Camille précise : « Ma démarche ne se veut pas exemplaire. Face aux problématiques actuelles, c’est l’action collective plus qu’individuelle qui peut changer les choses. Mais c’est intéressant de questionner nos habitudes. » Il y a deux ans, prenant conscience de l’impact écologique de son recours aux transports, il a décidé de ne plus circuler qu’à vélo !

« Je me suis rendu compte que bien des endroits n’étaient pas si loin. Mais, s’il faut parfois faire des choix, il y a aussi un petit côté défi. » Et, lui qui joue les encadrants au sein d’un groupe d’éclaireurs marseillais (les scouts laïcs) de rejoindre à la force du mollet la Creuse, Toulouse ou l’Espagne !

Ce qui ne va pas sans galères. Traverser de nuit, transi de froid, les Pyrénées. Goûter au charme très relatif d’une tente pas vraiment imperméable en Camargue. Ou voir sa monture s’autodétruire à quelques encablures de Guéret. Restent en tête les paysages et l’hospitalité des gens.

Cet été, il aura par deux fois fait une entorse à la règle : un train pour Lyon et l’avion pour le Maroc. Mais, à la rentrée, il compte repartir du bon pied. « Je ne sais pas si je serai aussi radical. Car c’est contraignant en terme de temps. Et c’est dur de se coordonner avec les autres. Soit tu leur imposes ton rythme, soit ils t’imposent le leur. » En attendant, pour rejoindre le camp qu’il encadre cet été, pas question de prendre le bus !

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