« Upe » side down...
Au bas de la Canebière, les patrons, à la veille des élections, sont déterminés à poser leurs conditions. Ils veulent faire entendre leurs revendications. Une manifestation ? La révolution ?! Non, point de défilé, tout est feutré : on est, face à la Bourse, « place des entreprises », les locaux de l’UPE 13, l’antenne du Medef dans les Bouches-du-Rhône. L’attachée de presse nous tutoie déjà et nous propose un expresso au Busiboost Café où clignote un sapin et une machine à café autour de laquelle ça cause météo.
Mais time is money ! Salle « Constructa », le power point est prêt. Avec, sur fond bleu, le slogan « Entreprendre l’avenir« , Philippe Korsia, le patron des patrons, chaînon manquant entre Jacques Martin et Stéphane Bern, déroule la « feuille de route » de ses ouailles pour les municipales. En ayant, au préalable, fait l’appel des journalistes !
Parce que c’est du sérieux : « On représente 11 000 entrepreneurs et on veut faire entendre notre voix dans les municipales. Et si on ne peut pas faire gagner, on peut faire perdre un candidat. » Le même credo que le patron de FO à la ville de Marseille dans le film du journaliste du Monde Gilles Rof sur Jean-Claude Gaudin ! D’où la mise en place d’un « dispositif » qui ne se veut ni « hors-sol » ni « dogmatique » en quatre volets : « écouter » (les patrons), « formaliser » (leurs revendications), « rencontrer » (les candidats) et les « challenger ».
«On va mettre les candidats face à leurs responsabilités. »
Au programme, de Marseille à Aix en passant par Aubagne, Salon et Arles : débats, plate-forme (numérique) et « livre blanc ». En visant, au-delà des municipales, « la métropole » : « On ne sera pas dans le copinage. On est un syndicat, on est là pour revendiquer. On va mettre les candidats face à leurs responsabilités. » En s’interdisant toutefois de dialoguer avec « ceux qui n’ont rien à dire : les extrêmes ». Un demi-applaudissement salue la prestation.
Place aux journalistes. Qui l’interrogent sur l’indépendance de l’UPE 13, son prédécesseur, Johan Bencivenga, ayant rejoint le staff de Martine Vassal : « Justement, il a démissionné. » Interrogé sur les autres initiatives patronales, c’est lui qui cause indépendance : « La tutelle de la Chambre de commerce, c’est la préfecture. Comment, avec une telle tutelle, mener campagne en toute indépendance ? »
Et, flanqué de ses collaborateurs, de causer « réforme des retraites », « revitalisation des centres-villes » et « mobilité » avant la « photo de famille » : « Vous pouvez sourire », suggère un collègue. On prend congé. Pour retrouver une ville à peu près dans le même état que la gauche et la droite : en chantier. Merci patrons ?