En bref…
Andrieux exaucée. La trève judiciaire des régionales ne s’est pas prolongée. Dès la fin des hostilités, le juge Franck Landou a demandé la levée de l’immunité parlementaire de Sylvie Andrieux, députée socialiste des 13e et 14e arrondissements de Marseille, afin de l’entendre dans l’affaire dite des subventions fictives du Conseil régional. Pour rappel : la justice soupçonne l’ancienne vice-présidente à la Politique de la ville de la Région d’être impliquée dans l’attribution, à des fins électoralistes, de 700 000 euros à des associations fantômes. Parmi les 22 mis en examens : Roland Balalas, alors secrétaire général du groupe socialiste et ancien attaché parlementaire de la députée, et Franck Dumontel, ancien directeur de cabinet de Michel Vauzelle, recyclé à la Communauté urbaine de Marseille. Si Sylvie Andrieux attendait ce moment avec impatience, pas sûr que ce soit dans la même forme. « La demande […] vise à procéder à l’audition de l’élue sous le régime de la garde à vue et à un placement sous contrôle judiciaire après une éventuelle mise en examen », explique La Provence (25/03). Dénouement dans quelques semaines…
Mauvais perdant. Eric Ciotti a la défaite méchante. Humilié par la gauche à Nice (36,32 % contre 39,12 % au PS), laminé dans sa circonscription, le député UMP et président du Conseil général des Alpes-Maritimes a annoncé le 25 mars sur son blog (www.eric-ciotti.fr) vouloir déposer « des propositions de loi visant à supprimer les triangulaires pour tous les scrutins électoraux (municipales, cantonales, régionales, législatives). » Rien de moins ! « Les triangulaires permettent à des mouvements qui ne peuvent espérer obtenir une majorité absolue de se placer en contradiction avec les principes démocratiques fondamentaux qui régissent notre pays […] L’image déplorable des négociations entre les deux tours de scrutin des élections régionales, de compromis de circonstances, d’arrangements contre nature ou de marchandages grossiers est à proscrire au profit d’un principe clair et incontestable seuls les deux candidats arrivés en tête au premier tour peuvent se maintenir au second. » C’est ce qu’explique droit dans ses bottes UMP le porte-flingue de Christian Estrosi. Il y a plus simple : supprimer la démocratie…
Heureux élus. Petite info passée inaperçue pendant la campagne. Le Conseil régional de Paca est le plus généreux avec ses élus (France et outre-mer compris). Chaque année, la collectivité dirigée par le socialiste Michel Vauzelle verse 49 334 euros à chacun des 123 conseillers régionaux (Le Canard Enchaîné, 10/03). Précision des services de l’Assemblée nationale : « Les données de la comptabilité publique actuellement disponibles ne permettent pas de distinguer les indemnités selon les destinataires. » Curieusement, Thierry Mariani, martyr UMP des régionales et grand pourfendeur de la gestion de son adversaire, n’a pas moufté sur le sujet. Parce qu’il en a bénéficié entre 2004 et 2010 sans jamais siéger ?
Un fayot à l’académie de Nice. Belle initiative du recteur de l’académie de Nice à l’occasion des régionales. Fin février, ce sympathique représentant de l’Etat, un rien fayot, a envoyé aux établissements du secondaire sous sa responsabilité un courrier très « signalé. » Affiché dans certaines salles de profs, il ordonne sans fausse pudeur : « A compter du 1er mars 2010, dans le cadre de la période de réserve électorale, je vous rappelle que les fonctionnaires de l’Etat doivent s’abstenir de prendre part aux cérémonies ou réunions publiques et ce jusqu’au 21 mars 2010 inclus. » Une injonction lancée au mépris de la loi puisque seuls les « fonctionnaires d’autorité » sont concernés par ce devoir, rappelle le SNES furibard. Le recteur aurait mieux fait de s’abstenir !
Guérini reprend la main. Auto-proclamé président de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini n’a pas tué dans l’œuf toute vélléité de son camarade Michel Vauzelle de reprendre pied dans la fédération. Le président de la région déclarait au soir de sa victoire que son score sur Marseille (premier avec 49,95 %) lui redonnait des responsabilités. Le lendemain, le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône expédie un courrier sans ambiguité aux militants. Jean-Noël Guérini insiste notamment lourdement sur l’alliance du second tour des régionales : « Aujourd’hui je me rejouis que ce rassemblement ait permis la victoire du Parti socialiste […] Mais demain, d’autres batailles nous attendent : cantonales de 2011, présidentielles et législatives de 2012. » Sans oublier les municipales de 2014…
Gaudin au paradis. Grosses satisfactions en mars pour le sénateur-maire UMP de Marseille. L’OM vient de mettre fin a 17 ans de disette en remportant la Coupe de la Ligue, le moins prestigieux des titres nationaux, et Jean-Claude Gaudin accède à la présidence du groupe sénatorial d’amitié France Saint Siège. Une consécration pour ce fervent catholique et largement de quoi lui faire oublier la gamelle des régionales. En particulier dans sa ville où l’UMP arrivée très loin derrière le PS avec 27,30 % des voix…
Manif 1 – OM 0. 40 000 personnes dans les rues de Marseille, mardi 23 mars, à l’occasion de la journée d’action des salariés du public selon les syndicats, 15 000 sur le vieux Port cinq jours plus tard pour célébrer la victoire de l’OM en Coupe de la Ligue selon La Provence. Malgré la forte abstention aux élections régionales, tout espoir n’est pas perdu !