La coupe est pleine
C’est fait. On est les champions ! Provence-Alpes-Côte d’Azur a, une nouvelle fois, emporté la coupe de la région la plus favorable aux thèses de l’extrême-droite. Près d’un électeur sur quatre, en mars dernier, a choisi de voter pour Jean-Marie Le Pen. Le vieux leader xénophobe, 81 ans, a mené au ralenti sa campagne. Fatigué, il a organisé ses meetings les dimanches après-midi. Peu importe. Il sait encore parler fort et clair. Comme en placardant en Paca une affiche « non à l’islamisme », finalement interdite, avec une femme en Niqab devant une carte de France, aux couleurs du drapeau algérien, érigée de minarets à l’aspect de missiles.
Faire simple, faire peur, convoquer les vieilles haines, sont donc toujours des recettes efficaces. La crise économique, le retour du chômage, le réchauffement climatique : la faute à l’autre, de préférence musulman et algérien. Bien sûr, on peut relativiser le succès du FN. L’abstention, presque un électeur sur deux, atténue son exploit dans les urnes. Des signes montrent, de scrutin en scrutin, que le Front est plutôt sur une pente descendante. Mais la décrue est lente, comme le prouvent les scores astronomiques du FN à Orange ou Marignane, sur la Côte d’Azur et dans les quartiers populaires de Marseille et Toulon.
Le doyen Jean-Marie Le Pen a présidé quelques instants le Conseil régional. Puis il a cédé le fauteuil, qui ne sera jamais le sien, à Michel Vauzelle, réélu pour un troisième mandat. Marine, tout au nord, s’apprête à reprendre le flambeau. En attendant, les idées des Le Pen, père et fille, pèsent sur le débat politique. Thierry Mariani, le candidat UMP, a dragué en vain mais très ouvertement les électeurs du FN. Le socialiste Patrick Mennucci, directeur de campagne de Michel Vauzelle, a mis en avant une seule explication du succès de l’extrême-droite : le gouvernement n’a pas tenu ses promesses sécuritaires. C’était sur France 3 le soir du second tour. De l’insécurité sociale, ses causes et ses remèdes, il n’a pas été question…
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