Lionnel Luca
On ne se refait pas. Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes, n’a pas tardé à se débarrasser de sa robe de bonze pour retrouver son habituelle tenue droite très décomplexée. Il a été l’hôte très médiatique du Dalaï Lama et grand défenseur de la cause tibétaine en août au titre de président du groupe d’étude sur la question du Tibet de l’Assemblée nationale, pendant que Nicolas Sarkozy assistait très diplomatiquement à l’ouverture des JO de Pékin. Le parlementaire a retrouvé toute sa morgue aux accents d’extrême droite à l’occasion de l’amicale rencontre de foot du 14 octobre entre la France et la Tunisie. Celle qui a provoqué un nouveau roulement de mécaniques de Nicolas Sarkozy (arrêt des matchs au prochain sifflage de la Marseillaise) et détourné quelques jours les esprits des conséquences (et origines) de la crise financière… Dans un communiqué, le défenseur de la loi sur la reconnaissance des bienfaits de la colonisation a été tout aussi subtil et sensible que lors de sa petite sauterie de février 2006 « en hommage aux Français rapatriés ». Dans le texte et en intégralité : « Quand on a la chance d’avoir été accueilli dans un pays qui vous permet d’avoir le ventre rempli et d’y vivre libre, on le respecte. Tous ceux qui ont sifflé notre hymne national devraient en tirer les conséquences et faire leur valise (sic) pour réintégrer le pays de leurs origines et de leurs rêves ! » Signé : « Lionnel Luca, fils d’immigré ». Dans un second communiqué, le député a fustigé Nicolas Demorand, animateur de la matinale sur France Inter, coupable à ses yeux lors de son émission du 17 octobre d’un « procès en sorcellerie à son égard […], pensant ainsi mettre en difficulté Jean-François Copé », l’invité du jour. Et Lionnel Luca de conclure : « Ces phrases qui semblent tant vous choquer, ce sont celles [de] mon père, ouvrier roumain réfugié et immigré […] Je ne manquerai pas de lui en faire part et il appréciera. » Comme il devrait apprécier le reniement des propos de son rejeton par le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale… J-F. P.