2013, odyssée de la culture
Le 20 décembre, des « experts » (sept européens et six français) vont établir une présélection entre les sept villes françaises candidates au label « capitale européenne de la culture en 2013 ». Le jury ne retiendra que deux ou trois dossiers parmi ceux de Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice, Saint-Etienne, Strasbourg et Toulouse. Marseille devrait figurer dans la « short list ». A l’inverse, Nice créerait franchement la surprise si elle y accédait. Les heureuses « nominées » devront à nouveau convaincre, d’ici la mi-2008, les hautes sphères européennes…
En Paca, les deux équipes rivales ont abattu leurs dernières cartes. Le 25 octobre, Bernard Latarjet, le directeur de Marseille 2013, a présidé une grand-messe sous les lambris – défraîchis – de l’opéra. Curieusement, ce « plateau exceptionnel », présidé par Jacques Pfister, big boss de la Chambre régionale de commerce et d’industrie, n’a pas rassemblé des artistes mais une armada d’élus. A l’exception notable du syndicat d’agglomération Ouest Provence, fâché avec Jean-Claude Gaudin et son incinérateur, toutes les intercommunalités d’Arles à Toulon ont répondu présentes. Y compris le pays d’Aix de Maryse Joissains, en froid avec le sénateur maire de Marseille, et le Conseil général de Jean-Noël Guérini, peu enchanté à l’idée de voir son rival aux municipales triompher.
Marseille Provence 2013 propose des « ateliers de la Méditerranée » avec un axe international, « pour faire dialoguer l’Europe et la Méditerranée », et un autre plus local, pour favoriser « la rénovation urbaine par la culture ». Le tout sous le parrainage d’Albert Camus, dont on célèbrera le centenaire en 2013, et de rendez-vous festifs, comme « mille et une nuits », dédiés à la culture.
A Nice, ville meurtrie par la fin de règne carnavalesque de Jacques Peyrat, il n’y a pas eu d’office consensuel. Juste une inauguration, le 21 novembre, d’une exposition itinérante présentant une candidature de la « culture en lumière ». Bernard Faivre d’Arcier, le directeur, a également présenté une campagne de communication déclinant le slogan « il paraît qu’à Nice il n’y a que des retraités, des plages bondées, des casinos, des projets immobiliers… ». Une façon de valoriser les vraies richesses culturelles du territoire. Deux démarches à front renversé : Nice la riche a surtout parlé des beaux arts et des artistes ; Marseille la pauvre, de développement économique…
Michel Gairaud
(1) Var matin (mai 2006).
OCTOBRE 2007. le Ravi n°45 : enquête « Quand j’entends le mot culture, je sors ma candidature ». Page 5.