« Ras-le-bol des manifs répétitives ! »
Christophe Massot (Marseille)
Parent d’élève, retraite aux flambeaux des écoles
« Lors de la première retraite, on a été surpris du nombre de participants et des gens qui se joignaient au cortège […] L’intérêt de ce genre d’action est de se faire en-dehors d’un cadre syndical souvent mollasson. C’est une forme d’action plus fraîche, plus visible, qui réunit parents d’élèves et enseignants. C’est joli et ça répond à un vrai ras-le-bol des manifs répétitives. »
Patrice Soreil (Romette, 05)
Délégué régional de la CGT Energie, « sabotages » des agents EDF
« Début avril, 400 agents ont pris le poste de transformation de Roquerousse et huit postes sources ont été basculés en heures creuses à Avignon. Ces interventions sur l’outil de travail se sont toujours faites lorsque la direction fait la sourde oreille sur les revendications. Elles expriment l’exaspération des personnels et leur radicalisation. Malgré les risques de débordements, elles sont aujourd’hui décidées en assemblée générale intersyndicale, dans l’idée de populariser le mouvement. Et si on peut rendre service aux particuliers… »
« Communiquer, gagner le combat de l’information »
Claire Le Monnier (Marseille)
Parent d’élève, collectif Stop fichage contre la « base élèves » (Marseille)
« Notre décision de porter plainte contre X est intervenue après des actions peu suivies : pétitions, affichages… On a cherché un nouveau moyen d’informer de l’existence de ce fichier et de ses dangers. Personnellement, je me suis aussi lancée dans cette lutte parce que les gens qui la portent sont des humanistes et de vrais résistants : ils n’attendent pas une majorité pour agir […] Je ne crois pas à la supression du fichier, mais on a cette fois, eu des surpises : 36 dépôts de plainte alors qu’on est quatre dans le collectif, les medias, y compris nationaux, ont relayé l’action et la directrice de la maternelle de ma fille, qui avait abandonné le combat, m’a recontactée. Ce qui est fou, c’est qu’en portant plainte on a l’impression de désobéir, alors qu’on ne fait qu’appel à la justice. »
Franck Gaye (Nice)
Enseignant, syndicaliste Sud, collectif altermondialiste les Désobéissants
« Après nos actions à Cannes et Monaco en 2008 contre l’Europe Bunker et les paradis fiscaux, on pense à occuper le rectorat ou l’inspection académique. Il existe aussi des désobéissances moins spectaculaires : des instits qui refusent les aides personnalisées, des directeurs d’école, le fichier « base élèves », les enseignants chercheurs d’être jury pour le bac, etc. C’est une forme d’action qui inquiète le gouvernement car elle permet de recréer un rapport de force et de communiquer, de gagner le combat de l’information. C’est pourquoi, il sanctionne des personnes visibles. Mais si on veut intéresser les jeunes, on a pas le choix ! »
Luc-Laurent Salvador (Montpellier)
Psychologue scolaire, syndicaliste SE Unsa, cyber manifestant
(http//cybermanif.ning.com)
« Comme l’a montré la cyber manif victorieuse des employés d’IBM sur Second Life en 2007, dont je me suis inspiré, cette nouvelle forme de rassemblement est l’avenir : le coût en temps et en argent est nul, la durée est illimitée et il y a une possibilité de rassembler une masse démesurée par rapport à la rue ! Il y a aussi la même dynamique de groupe, de rencontres, de liens que dans les foules. Et c’est un moyen de faire comprendre aux citoyens qu’ils ne sont pas seuls […] Pour l’instant, mon projet commence avec les mouvements dans l’éducation nationale, avec le soutien de l’intersyndicale de l’Hérault et la promesse d’un appui des Verts locaux et de mon syndicat à son lancement. »
Propos recueillis par J-F P.