Dure dure
Dans les maisons de la presse où pullulent les journaux formatés, supports de com zélés de l’ordre social et économique, Socialter offre une précieuse oasis. Bimestriel inventif visant « plus de justice, de démocratie et d’écologie », il titre cet été sur « La joie malgré les défaites », rappelant « la nécessité d’entretenir, malgré tout, l’allégresse pour avoir un jour une chance de changer la vie ».
La revue publie également son 13ème hors-série au programme alléchant : « Comment nous pourrions vivre ». Après Camille Etienne, Baptiste Morizot et Alain Dalmasio, l’éco-socialiste Corinne Morel Darleux, l’autrice de Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, en est la rédactrice en chef. « Il faut rouvrir l’idée d’un horizon derrière la montagne. Cartographier les cols, les lignes de crête que l’on peut emprunter, suggère-t-elle. Créons des étincelles dans le désert. Osons revendiquer le droit à la poésie, à la dignité et à la beauté. »
Et parmi l’archipel des utopies concrètes présentées dans l’épais numéro, spéciale dédicace au beau reportage, signé Isma Le Dantec et illustré par les photographies de Yohanne Lamoulère, chez Longo Maï à Limans dans les Alpes-de-Haute-Provence, « l’une des seules tentatives de vie collective de cette ampleur à avoir perduré ». Pourvu que ça dure…
Comment nous pourrions vivre, Corinne Morel Darleux rédactrice en chef, 13ème hors-série de Socialter, été 2022, 178 pages, 19 euros.