« Maquiller le malade »
Adjoint à l’économie, Laurent Lhardit n’est pas un sanguin. Ancien du think-tank le Mouvement et de Renouveau PS 13, ce vallsiste a toutefois une bête noire : les ravalements de façade. Encore dans l’opposition, suite au drame de la rue d’Aubagne, il avait fustigé la promesse non tenue de Gérard Chenoz (LR), de la Soleam, de faire précéder tout ripolinage par un diagnostic de sécurité et de salubrité. Il a remis le couvert en mai en conseil municipal, pointant les immeubles à la fois ravalés et en péril !
C’est ce qui agace nos propriétaires entre boulevard de la Libération et rue Consolat : devoir mettre les bouchées doubles sur les façades alors que les travaux structurels sont en stand-by. Début 2018, la Soleam se rappelle à leur bon souvenir, Chenoz les encourageant « à préserver votre patrimoine, à améliorer la qualité visuelle de votre immeuble, à rendre plus attractif votre quartier »… Et fissa ! La ville ne subventionne les travaux à 50 % que « si le ravalement est achevé dans les 18 mois ».
Pourtant, début 2019, l’ingénieur est formel. Pour lui, l’injection de résine au 36 Consolat « va dans le sens de la sécurité » mais « va modifier la portance du sol et engendrer des efforts sur les fondations » : « De nouvelles fissures peuvent donc apparaître sur le 37 Libération […] Nous vous recommandons de sursoir à tout travaux d’embellissement des façades. »
Mi-2020, l’adjoint Robert Assante accordera « au vu des problèmes structurels un délai supplémentaire pour achever ce ravalement, avec maintien du taux maximal jusqu’au 31 octobre 2021 ». En janvier, l’adjoint au logement Patrick Amico signe aussi une missive. Soupir d’une propriétaire rue Consolat : « On sait qu’on ne touchera rien. Et s’occuper des façades avant le reste, c’est aberrant. On maquille le malade mais on ne le soigne pas ! »