Un Merlant frais !
Après Le mystère du journalisme jaune sur les médias, vous revenez avec une nouvelle conférence gesticulée ?
On reste dans la veine Rouletabille avec Le parfum de l’homme en blanc. Car je coche toutes les cases de la domination : homme, blanc, bourgeois, hétéro, valide… Et m’interroge sur la possibilité d’être pour les dominés malgré tout un allié. J’aborde au passage le système médiatique, en particulier comment il contribue à accentuer la domination.
A la base, vous êtes journaliste. Comment les conférences gesticulées s’inscrivent dans votre parcours ?
J’ai été journaliste vingt ans (Libération, Radio France, la presse « éco »…). Avec un regard critique, notamment avec la première guerre du Golfe. D’où la création, après avoir voulu lancer un mensuel sur les alternatives, du site web Place Publique puis de l’association Reporters d’espoir afin que les gens des quartiers puissent devenir journalistes. A cette époque, j’ai écrit avec mon confrère Luc Chatel « Médias, la faillite d’un contre-pouvoir ». Avec déjà tous les ingrédients pour une conférence gesticulée car se combinent du « savoir chaud », c’est-à-dire de l’expérience, et du « savoir froid », en clair de l’analyse. Connaissant par ailleurs Franck Lepage, c’est comme ça que je suis devenu « gesticulant » !
Pour un journaliste, une conférence gesticulée, cela permet de renouer avec le public ?
Même si une conférence suscite toujours du débat, je préfère l’accompagner d’un atelier en m’inspirant du théâtre de l’opprimé. Je demande aux gens de partager un moment où ils ont estimé être victimes de maltraitance médiatique. Comme d’être interrogé une heure par un journaliste pour qu’il ne retienne qu’une phrase qui n’a rien à voir. Et on joue ces saynètes en proposant au public de monter sur scène pour trouver une solution.
Propos recueillis par Sébastien Boistel
Marathon de confs gesticulées, les 12-13 juin à Marseille à l’initiative de la Compagnie L’Art de Vivre au Comptoir de la Victorine (13003).