Rire jaune
Après les fêtes, et leurs joyeux excès, vient souvent l’heure, moins glorieuse, de délicates voire douloureuses digestions. Suite au mouvement des gilets jaunes, et leur ivresse revendicative, les ventes de Bétaïnes vont-elles battre de nouveaux records à la hausse ?
Ceux qui se sont mobilisés risquent de rire jaune. Les réponses du gouvernement ne remettent pas en cause son goût assumé pour une répartition inégalitaire de la richesse : l’impôt sur la fortune n’est pas rétabli et les mesurettes sociales devront être financées, faute de faire contribuer les plus riches et les grandes entreprises, par de nouvelles dégradations des prestations sociales et services publics.
Ceux qui se sont battus, en vain, pour préserver le droit du travail, à étudier, au logement, à des trains qui roulent pour tous à l’heure, pour le climat, et pour bien d’autres causes encore, risquent d’être tentés de franchir une ligne jaune : car les syndicats les plus représentatifs, les grèves les plus longues, les manifestations les plus massives et pacifiques, ont eu moins d’effet sur le gouvernement qu’une insurrection des ronds points.
Et si par malheur la colère du peuple profite, in fine, aux partisans racistes et nostalgiques d’une société marchant au pas sous les ordres d’un chef, ceux pour qui justice sociale, écologie et fraternité, forment un tout précieux et indissociable, pourraient même attraper… une jaunisse. Allez ! Trinquons avec un p’tit jaune et souhaitons-nous une bonne année.
le Ravi