Les malfaisants
Le spectacle a précédé la réouverture des salles. L’explosion en plein vol de la droite régionale ringardise les blockbusters hollywoodiens. Le pitch ? Qualifiés de « malfaisants » par Christian Jacob, le président des Républicains, Hubert Falco puis Christian Estrosi claquent la porte de LR. Motif ? L’alliance annoncée en Paca par Jean Castex, le 1er ministre (ex-LR), entre Renaud Muselier (LR) et LREM. Falco et Estrosi, sont partisans d’un rapprochement avec les macronistes. Une trahison aux yeux de Jacob ou de députés comme Eric Ciotti et Julien Aubert.
Tous ont pourtant la même crainte : être doublés aux élections régionales, les 20 et 27 juin, par l’extrême droite. « Battre le FN est le combat de ma vie », clame Falco. « Ce qui est malfaisant c’est de pactiser avec nos amis de l’extrême droite », tonne Estrosi contre Ciotti. En attendant, pour éviter d’être exclu de LR, Muselier, candidat à sa réélection au Conseil régional, a dû officiellement renoncer à se marier aux marcheurs mais a pu se pacser avec eux. Ils ne présenteront pas de liste et le soutiennent. Le numéro 1 du RN, Thierry Mariani, lui-même ancien LR, se frotte les mains…
Et du côté des gauches et des écologistes ? Moins médiatisées, les tensions y sont aussi vives. Mais cahin-caha presque tous s’alignent derrière Jean-Laurent Félizia (EELV), laissant sur le côté les Insoumis et des « citoyens » non encartés, sauf rebondissements jusqu’au dépôt des listes le 17 mai. Sauront-ils créer la surprise face à l’extrême droite, la droite extrême, le centre droit et la droite du centre ? Jusqu’ici l’intensité des tractations politiques internes est inversement proportionnelle à celle d’une campagne tardive. Et encore inaudible.