Habitat participatif : quelle mouche a piqué le maire de Forcalquier ?
La Ville de Forcalquier a initié, en octobre 2018, sur un terrain lui appartenant, un projet d’habitat participatif dont la réalisation a été confiée à un organisme HLM, la Maison familiale de Provence (MFP) et à une structure d’accompagnement à l’habitat participatif, la SCIC Regain. Nous autres, futurs habitants regroupés dans l’association Cooplicot, qui représente plus de 40 foyers, participons activement depuis deux ans à sa conception.
L’engagement de la mairie a été adopté par délibération en conseil municipal le 20 mars 2019, avec les objectifs suivants :
– « Projet mené dans le cadre d’une démarche d’habitat participatif,
– mixité sociale et générationnelle,
– accueil de jeunes ménages,
– promotion d’un mode de vie durable. »
Une convention tripartite a donc été établie le 16 mai 2019 entre la commune, MFP et l’association Cooplicot. Dans la foulée, une promesse de vente a été signée entre M. Gérard Avril, le précédent maire, et M. Christian Abbes, directeur général de MFP, maître d’ouvrage, le 22 juillet 2019, pour une vente à réaliser avant le 22 janvier 2021. Le permis de construire obtenu et purgé de tout recours, il ne restait plus qu’à finaliser l’acquisition du terrain pour démarrer enfin les travaux.
Or, quelle n’a pas été notre stupeur d’apprendre que notre nouveau maire, M. David Gehant, refuse de vendre le terrain et donc d’honorer l’engagement de la Ville – engagement envers MFP mais également envers nous, les futurs habitants, qui comptions emménager fin 2021-début 2022.
Pourtant, comme le rappelait justement M. Didier Morel, adjoint au logement, dans le bulletin municipal paru en janvier, « le coût du logement reste relativement élevé. Nous devrons nous attacher à trouver des solutions pour proposer des logements de qualité à la location sans se priver de terrains pour la construction individuelle résidentielle ».
Le projet Cooplicot, que M. Morel avait d’ailleurs soutenu lorsqu’il participait à la municipalité précédente, répond parfaitement à ces objectifs : il propose 42 logements de qualité (16 logements locatifs sociaux, 26 logements en accession sociale à la propriété) avec un projet architectural recherché, respectueux de l’environnement et dont la qualité d’insertion dans le paysage a été soulignée par l’architecte-conseil du Parc naturel régional du Lubéron.
Ce revirement incompréhensible est lourd de conséquences au regard du nombre de personnes concernées et des frais déjà engagés. Nous ne doutons pas de l’issue positive de la procédure engagée par MFP afin de faire respecter cette promesse de vente. Mais que de temps et d’argent perdus ! C’est pourquoi nous ne pouvons que nous interroger, et interroger les conseillères et conseillers municipaux, quant à la volonté manifeste du maire de faire avorter ce projet et ce, sans en piper mot en conseil municipal : nous n’osons même pas imaginer quels intérêts obscurs la motivent.
Pour plus d’info : www.cooplicot.org (contact : info@cooplicot.org)
Dernière minute : le dossier Cooplicot s’est invité lors du conseil municipal du 25 février. A la motion de l’opposition enjoignant la municipalité d’honorer ses engagements, la majorité a dégainé sa motion en faveur du logement social… mais pas de ce projet d’habitat participatif ! D’où une contre-motion de l’opposition, le tout sur fond de mise en demeure de la mairie par l’organisme HLM. Le lendemain, conférence de presse du maire. Et manifestation à l’extérieur. Affaire à suivre, donc…