Love me tender
« Embrassez-vous » ! C’est le mot d’ordre lancé aux « familles, parents, enfants, amis, amants » par les communicants de Marseille Provence 2018, le nouveau rendez-vous festif prolongeant la capitale européenne de la culture. Tout débute donc, le 14 février pour la Saint Valentin, par un « grand baiser » et un feu d’artifice sur le Vieux Port marseillais : un « grand bain d’Amour » (sic) ensuite dupliqué à Arles, Aubagne, Istres, Martigues et Salon de Provence. Déjà, au bord de l’extase, les organisateurs promettent « un coup de foudre intense, démesuré, extraordinaire » sur tout le « territoire » ! Que ceux qui ne vivent pas dans les Bouches-du-Rhône ne se méprennent pas : Le département ne s’est pas subitement transformé en un Woodstock provençal où tout le monde s’aime tendrement.
De nombreux artistes et acteurs culturels, auxquels on demande de « performer » l’attractivité territoriale, rament face à l’indifférence des institutions politiques surtout passionnées par les retombées économiques et touristiques. Et les « grands » élus buco-rhodaniens, pourtant presque tous estampillés LR, ne s’embrassent pas vraiment sur la bouche. « On ne va pas m’obliger à me marier à des mafieux », martèle Maryse Joissains, la première magistrate d’Aix-en-Provence plus que jamais hostile à la métropole présidée par Jean-Claude Gaudin, « un mauvais maire » selon Renaud Muselier, son ancien dauphin désormais à la tête du Conseil régional… Quel amour !
le Ravi