L'art de l'éphémère
C’est l’heure des vœux. En 2021, en pleine crise sanitaire, économique et sociale, les formules toutes faites prennent un poids particulier. Prospérité ! Facile à dire lorsque l’activité est en chute libre et que le chômage pourrait, ce premier semestre, atteindre 11 %. Joie ! D’accord, mais il faut s’accrocher avec, sous couvre-feu, la fermeture de tous les lieux de convivialité et de culture. Réussite ! Après le fiasco des masques, celui du premier déconfinement, il serait temps d’y penser…
Et surtout la santé ! Cette année, le bonheur c’est simple comme le bouquet de 200 millions de doses de vaccin que le gouvernement a commandé. Avec un Français sur deux réticent à s’injecter un produit développé à toute vitesse, l’exercice s’annonce complexe, susceptible d’aggraver une autre crise : politique. Dans ce contexte, a fortiori si vous n’êtes pas marseillais, les remous causés, l’an dernier, par la démission de Michèle Rubirola, semblent déjà bien lointains.
La « bonne maire » écologiste, fêtée un printemps, élue un été, n’a pas passé l’hiver. L’art de l’éphémère ! La première femme à la tête de la capitale régionale passe le relais au socialiste Benoît Payan, 44 ans, le plus jeune à occuper la fonction. Son profil de professionnel aguerri de la politique est beaucoup plus daté. Il tranche avec l’aspiration au changement porté par un collectif bigarré. Monsieur le maire va devoir faire rapidement ses preuves. Sauf à décevoir définitivement les vœux d’électeurs déboussolés.