États Généraux de Marseille, le retour !
Oubliez les amphis de la fac Saint-Charles. Ou la manif sur le Vieux Port. Pour sa première réunion publique consacrée à la « démocratie locale » et au « pouvoir d’agir des habitants », le États généraux de Marseille (EGM) n’ont pas d’autre choix, Covid oblige, que de passer par ces satanées et désormais incontournables visioconférences (1). Mais ce rassemblement des collectifs et associations qui se sont mobilisés à la veille des dernières municipales compte bien faire son retour. Et pas que dans le virtuel !
La décision a été prise fin octobre lors d’une réunion qui fleurait presque la clandestinité. Ce n’était pas encore le confinement mais déjà le couvre-feu. Et, dans l’anonymat d’une cave réaménagée en studio de répétition, une petite dizaine de personnes décide de relancer la machine : Anne-Marie Tagawa de la Busserine, Pierre-Alain Cardona d’Un centre-ville pour tous, Emmanuel Patris du Collectif du 5 novembre, Bernard Eynaud de la Ligue des droits de l’homme ou encore l’écrivaine Valérie Manteau…
Autonomie
Pour Guillaume Desmoulins, de l’association Les Co-citoyens et organisateur de la réunion sur la « démocratie locale », c’est presque naturellement que ce thème s’est imposé : « Quand on lit les textes des États généraux, les questions de transparence, de pouvoir citoyen sont largement mises en avant. C’est une thématique assez transversale qui a rassemblé par mal de monde. »
Constat analogue pour Valérie Manteau pour qui « les États généraux se revendiquent comme un contre-pouvoir et il n’y a pas de raison que ça change. Certes, des membres des EGM se sont investis dans la campagne électorale et ont même été élus. On en a discuté et ça a pu être douloureux. C’est désormais plus apaisé. Alors, aujourd’hui, avec la mairie, on sent plus de bienveillance et on a moins de prévention qu’avec la précédente majorité dont on savait qu’il ne fallait rien attendre. Mais il faut qu’on garde notre indépendance, notre autonomie ».
Pour l’écrivaine, la solution, c’est de « faire nous-mêmes les choses sans attendre ni rien demander. On veut par exemple recréer un événement à nous cet été. Et, en attendant, on va continuer notre boulot d’interpellation ». En témoigne le texte « Exigeons la transparence » que le pôle « culture » des États généraux a signé aux côtés du Collectif des écoles de Marseille et du Collectif du 5 novembre. Un véritable manifeste qui commence ainsi : « Bien informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés, ils deviennent des sujets. »
1) La 1ère réunion thématique des EGM a lieu mercredi 25 novembre à 18h30. Le lien : https://meet.jit.si/EGMmarsvivantpop