Ils n’auront pas nos rêves !
Le monde se meurt, on nous promet sa fin proche, inéluctable. Il va bientôt s’écraser contre le mur immense que nous avons laissé se construire entre quelques riches qui pillent les richesses de notre terre commune et les milliards que nous sommes à subir ce pillage. Une caste de puissants, suivie de quelques milliers de postulants toutes dents dehors, et puis tous les autres. Comment une poignée d’hommes, aussi vils soient-ils, peuvent-ils si bien organiser la faillite d’une planète, asservir à leur insu des peuples entiers à leur seule soif de privilèges, de pouvoir et d’argent ?
Le système est bien en place, implacable ! Mais nos rêves de l’abattre et de construire un autre monde sont plus grands que jamais. Un monde où chacun.e ait sa place et puisse contribuer à le rendre plus juste, plus solidaire, respectueux de notre terre, en paix. Nos rêves nous rendent capables d’humanité, d’indignation, d’engagement, de résistance, de désobéissance, de révolte, de résilience.
Les solutions sont en chacun.e de nous, non dans l’urne brune, bleue ou rose édulcoré que cette même caste nous propose encore pour mieux légitimer l’impensable système qui broie tous ceux qui refusent d’entrer en compétition plutôt qu’en coopération. Nous pouvons transformer nos rêves et refaire le monde.
Changeons nos modes de vie, boycottons les multinationales, changeons de banque, repensons notre consommation vers le réemploi, le local et l’écologique, l’énergie vers le renouvelable, engageons-nous dans des alternatives citoyennes économiques, sociales et solidaires, aidons plus souffrant que nous, d’où qu’il vienne.
Nous lutterons alors contre l’évasion fiscale pour une vraie répartition des richesses, contre le réchauffement climatique et une agriculture industrielle qui pollue et appauvrit nos terres, pour la préservation de nos biens communs comme des espèces, contre la misère et ses causes et contre toute forme de discrimination, pour remettre l’humain au cœur de tout projet de société.
Nous avons ce pouvoir.
Anne Issler, co-responsable de la communauté Emmaüs Saint-Marcel à Marseille