Huîtres pas trés claires
D’accord, Léo Loden ne décrochera jamais le prix de la BD alternative au festival d’Angoulême. Certes, la série, créée en 1991, dans le pur style de la BD belge à papa, dégage un fort parfum désuet. Mais cela finit par lui conférer un certain charme ! Elle décline le savoir-faire des éditions Soleil, lancées par le fort en gueule Mourad Boudjellal : zéro prise de tête, des recettes éprouvées et, parfois même, une dose d’invention. Au départ, Christophe Arleston, le créateur de Lanfeust de Troy, signait le scénario. Il a désormais passé le relais à Loïc Nicoloff alors que Serge Carrère assure toujours l’illustration. Léo avec sa mèche vintage est un privé marseillais, flanqué de son tonton, croisement du capitaine Haddock et d’Achille Talon. Dans Sète à huîtres, le tome 27 de leurs aventures, ils s’éloignent du Vélodrome pour enquêter sur l’étang de Thau dans l’Hérault. Et mine de rien, de calembours en apéros anisés à Bouzigues ou Marseillan, les auteurs documentent une vraie problématique : l’élevage d’huitres triploïdes, génétiquement modifiées, vendues aux ostréiculteurs comme plus résistantes, consommables toute l’année. Les naissains étant stériles, les éleveurs doivent racheter ces huîtres à l’Ifremer, l’équivalent maritime du CEA pour le nucléaire. Tout un programme !
Sète à huîtres, tome 27 des aventures de Léo Loden, par Loïc Nicoloff et Serge Carrère, 48 pages, 10.97 euros.