Liberté mon amour

septembre 2020 | PAR le Ravi
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Le procès des attentats de Charlie Hebdo, jusqu’à mi-novembre, rouvre des blessures bien peu cicatrisées. Celles, avant tout, de l’assassinat de dessinateurs dont le seul tort a été de ne pas avoir renoncé à leur liberté – la nôtre – de caricaturer. Citons Charb que nous avions invité, à deux reprises, pour défendre le droit à la satire. Nommons Coco laquelle, payée au lance-pierre, a illustré durant des années de nombreuses « Une » et enquêtes du Ravi. Saluons son courage, celui de celles et ceux qui refusent toujours de baisser les bras.

La nouvelle attaque, ayant fait deux victimes à Paris, du fait d’un homme fanatisé mais semble-t-il isolé, prouve que le pire ne peut jamais être écarté. Alors martelons-le : la liberté d’expression, y compris celle de blasphémer, est un bien précieux qu’il faut préserver. C’est ce qu’affirme un appel, que nous aurions pu signer, paraphé par une centaine de médias nationaux ou régionaux, « grands » au regard de leur tirage ou de la puissance financière de leurs propriétaires.

Suivant l’exemple de Cabu, Tignous, Oncle Bernard et les autres, permettez-nous de ricaner un peu. Elle a belle allure cette grande famille de la presse, corsetée par les régies publicitaires, où le dessin de presse est en voie de disparition car jugé trop « clivant ». Il est émouvant « l’amour indestructible de la liberté » de ceux qui exercent avec tant d’infimes précautions leur rôle de contre-pouvoir. Mais réjouissons-nous de leurs déclarations. Et retrouvons à Marseille, du 14 au 18 octobre, le festival de la caricature de l’Estaque, qui a échappé de peu à  une annulation pour motifs sanitaires…