Notre affaire
Dans deux mois l’affaire sera pliée. Mais c’est dès maintenant que la mécanique implacable de l’élection présidentielle va s’emballer : le 17 mars date limite pour le dépôt des parrainages permettant de valider une candidature, le 21 publication de la liste des postulants, le 10 avril début de la campagne officielle, le soir du 23 désignation des deux finalistes. Et le 7 mai le nom du successeur de François Hollande sera connu. A moins qu’il ne s’agisse d’une successeuse ?
En réalité, pour cette cuvée 2017 du grand barnum démocratique, seul le calendrier est certain. Bien malin l’institut de sondage capable de déterminer qui sortira vainqueur du casting. Et c’est tant mieux ! Le caractère ouvert d’une élection est toujours une excellente chose. Comme le renouvellement de ceux qui font fonction d’autorité illustré avec fracas par l’auto-élimination du président sortant et l’issue surprise des deux dernières primaires.
Bien sûr la popularité de Marine Le Pen, héritière de son père et des heures sombres de l’histoire, gâche la fête et fait planer une menace réelle. Surtout face à la déréliction du candidat de droite, l’émiettement de l’offre à gauche, et la grande marche médiatique d’un banquier d’affaires. Reste qu’on n’avait pas autant parlé politique depuis longtemps. Un besoin de changement s’exprime avec une force rarement égalée. Et là, on peut l’affirmer avec certitude : une élection seule n’y répondra jamais. Ce changement est notre affaire et dans deux mois elle ne sera pas pliée.