Baroque n'roll !
Que vient faire dans un mensuel régional d’enquête et de satire la chronique d’une galerie de portraits de bouquinistes new-yorkais, écrite par un auteur de fanzine originaire de la banlieue de San Francisco ? Edité de surcroît par des lyonnais ! Mais parce qu’il n’y pas plus marseillais – pardon, baroque (n’roll) – que ce Bestiaire et son auteur. C’est grâce à un touche-à-tout de génie du coin, Giz, que l’on a découvert Aaron Cometbus et son Appel aux armes, un manifeste contre la médiocrité dans la presse alternative. Le nom résonna chez un prof de philo du lycée La Provence qui sortit de sa bibliothèque Déviations, un recueil (désormais introuvable) de textes de Cometbus publié par une maison d’édition marseillaise ! Où l’on apprit qu’il avait été compagnon de route de Green Day et s’était fendu d’un bouquin de tournée en Chine (ou presque) avec ce trio inoxydable. Et si le livre mit des mois à passer de la capitale des Gaules à la cité phocéenne, il ne fallut que quelques heures pour que l’éditeur, Tahin Party, vienne de la Creuse pour présenter au café-librairie marseillais Manifesten ce Bestiaire aux allures d’abécédaire. Et les bouquinistes du coin – qu’on aurait cru surgir des pages de Cometbus – de confirmer que les règles d’airain qui régissent le commerce vraiment pas pareil du livre d’occasion outre-Atlantique sont les mêmes au bord de la Méditerranée…
Un bestiaire de bouquinistes, par Aaron Cometbus, éditions Tahin Party, 175 pages, 7 euros.