Exténuant capitalisme
A l’heure du réchauffement climatique, des incendies géants, de l’extinction massive des espèces, de la pollution généralisée de l’air, de l’eau et de la terre, d’un monde frappé par la crise du coronavirus, il n’est plus temps d’ergoter. Le rédacteur en chef de Reporterre, le quotidien en ligne de l’écologie, désigne donc sans détour le nœud du problème et la méthode pour le défaire afin de conjurer la catastrophe en cours : Que crève le capitalisme ! Grand pédagogue, il synthétise avec clarté durant les « quarante désastreuses » l’évolution de l’organisation économique pour aboutir, en passant par le néolibéralisme, à l’actuel « capitalisme numérique et policier » avec son « apartheid » social planétaire. Cet ordre mondial repose, pour nourrir sans cesse la croissance et les profits d’une oligarchie, sur la destruction permanente et irréversible de notre environnement. Sa force, souligne l’auteur, est de nous persuader que le capitalisme est une fatalité dont la fin serait même plus improbable que celle du monde. Et Hervé Kempf, étrillant les partisans d’une écologie molle, de plaider pour une « stratégie de l’archipel » fédérant des pôles de radicalité, transformant par la base nos modes de vie, et ceux cherchant, sans renoncer à la démocratie représentative, à créer un État social pour un nouveau Green New Deal…
Que crève le capitalisme, « ce sera lui ou nous », par Hervé Kempf, éditions du Seuil, 128 pages, 14,50 euros.