Pom pom pom pomme
Une bonne entrée en matière que notre titre, car ce son guttural passe par ce que l’on nomme la pomme d’Adam ! Ce cartilage thyroïde doit son nom au fait qu’un morceau de fruit défendu serait resté coincé dans la gorge d’un dénommé Adam, premier de cordée de l’homme sage, et bien aimé d’un Dieu vieux et barbu, qui, après lui avoir retiré une côte qu’il transforma en Eve, son alter ego féminin, et leur avoir donné un manuel de fornication avec pour finalité la reproduction de l’espèce, lui aurait présenté un arbre dit « des connaissances », produisant de délicieux fruits sucrés et juteux avec, comme injonction, de ne pas les savourer.
Sur ce, Adam et Eve, lors d’une séance d’hypnose réalisée par un thérapeute aux allures de serpent (lui aussi symbolisant la connaissance, mais dans d’autres cultures) fourbe et malin comme un singe, ne purent résister à la tentation et mangèrent le fruit. Ce qui mit le vieux dans une colère noire, et nous garantit, à nous, ses descendants, une belle vie d’emmerdes éternelles et, pour bien nous rappeler que l’insoumission c’est la punition, nous a donné des congénères politiquement frustrés, des flics ripoux et un vieux cartilage tout pourri apparenté à un morceau de fruit fossilisé bien saillant pour que l’on ne puisse pas l’oublier.
Vous avez remarqué que je dis bien fruit, car jusqu’ici, et malgré la pugnacité des chercheurs, rien ne prouve que le fruit défendu de la Sainte Bible était une pomme !!
Bon, il est vrai que si maintenant on se mettait à l’appeler la figue d’Adam, ça sonnerait faux. Nous resterons, donc, en bordure de ce conflit théologique et éviterons ce débat tout fructueux soit-il !!
Revenons à nos pommes, car, comme Churchill et Chirac l’avaient bien compris, elles sont sources de santé et de longévité : « One apple a day keep the doctors away. »
Évidemment nous ne parlons pas de la pomme industrielle et de sa quarantaine de traitements chimiques par an qui irriguent nos veines et les cours d’eau du val de Durance de substances relativement nocives.
Non, nous parlons de ces pommes de nos jardins ou de celles des paysans bios, celles du réseau fruits oubliés, de ces fruits juteux et croquants, moelleux et suaves selon la variété, car une fois encore, la nature et certains êtres humains attentifs et contemplatifs ont su fonctionner en bonne intelligence afin de générer une grande diversité et en faire le fruit préféré de nos vergers français.
Je nous évite l’apologie de toutes ses propriétés aux effets positifs pour notre corps, notre mental et notre esprit car ce serait trop long et d’autres l’ont déjà bien fait, et, donc, je finirai, car c’est bien là tout l’objectif de cette chronique, par une recette de crumble aux pommes caramélisées.