Des quartiers populaires enfin « ravis » !
La campagne présidentielle n’a pas encore commencé que déjà l’indigestion guette : défilé d’ambitions personnelles, festival de petites phrases, feu d’artifice de démagogies, stigmatisation des plus pauvres et des plus « étrangers »… Une fois encore, le débat politique risque d’être confisqué au profit de quelques « grands » élus et partis, relayés par quelques « grands » médias. Les quartiers populaires, leurs « sauvageons » et leurs habitants relégués socialement, font les frais de la politique spectacle, de ce concert de préjugés et de clichés.
Et si nous arrêtions enfin d’être primaires ? Et si en Provence-Alpes Côte d’Azur, où extrême droite et droite extrême rivalisent particulièrement pour séduire des électeurs, nous prenions la peine de faire entendre la voix des quartiers populaires ? Le Ravi propose de s’emparer de la période électorale pour mettre en lumière l’expertise citoyenne dont regorgent ces quartiers joliment qualifiés de « difficiles ».
Pour ce faire, le mensuel régional pas pareil dédié à l’enquête et à la satire en Paca souhaite mobiliser son équipe de journalistes afin de porter la parole des habitants des quartiers populaires, en commençant par celle des plus éloignés du système médiatique. Cela passe notamment par l’organisation, avant et pendant la campagne présidentielle et celle des législatives, d’ateliers de journalisme participatif. Objectif : publier dans le mensuel, chaque mois, une page réalisée par les habitants des quartiers populaires, pour eux et pour tous.
Territoires oubliés des élus, privés d’emplois, d’équipements et de services publics, les quartiers populaires concentrent tous les maux : une mauvaise réputation, une relégation économique, sociale et spatiale. Avec souvent pour conséquence, un repli sur soi ainsi qu’un rejet de la politique et son corollaire, une abstention massive. Parce qu’il faut absolument éviter de parler à la place des premiers concernés, éditer tous les mois une page réalisée avec un groupe d’habitants nécessite du temps. Cela passe en particulier par l’organisation régulière d’ateliers de plusieurs heures, sans compter celles nécessaires afin de mettre en place les groupes, d’assurer la formation rapide puis le suivi des apprentis journalistes. Il faut ensuite illustrer les articles : les dessinateurs du Ravi seront ainsi mobilisés.
Le Ravi souhaite ainsi « crécher », de janvier à juin 2017, dans plusieurs quartiers emblématiques de Paca où il est déjà intervenu ponctuellement, en partenariat avec les acteurs associatifs et culturels de nombreux territoires : comme celui des Flamands, au Nord de Marseille, et celui de la Croix-des-Oiseaux, dans la périphérie d’Avignon. Il s’agit maintenant de donner aux journalistes du mensuel « irrévérencieux » régional les moyens de produire avec les habitants de ces quartiers, ce rendez-vous régulier pour une couverture ambitieuse, résolument « pas pareille », de la campagne présidentielle et des législatives. La Tchatche, l’association qui édite le Ravi, s’emploie à rechercher des financements. Mais notre meilleur soutien reste encore vos abonnements ! [Cela tombe bien, car vous pouvez souscrire un abonnement sur ce site en cliquant ici->http://www.leravi.org/spip.php?article1188]…
Michel Gairaud