Le sale "Gosse" de Ravier
Lors d’un des premiers entretiens par le Ravi de Stéphane Ravier, le sénateur d’extrême droite, tête de liste du RN aux municipales à Marseille, ne se disait pas « adepte du tri sélectif ». En clair, ce vieux de la vieille du FN n’est pas trop regardant sur l’origine et le parcours de ceux qui lui apportent concours et soutien. Ce qui est de moins en moins vrai. Au nom de la respectabilité et de la normalisation, le parti d’extrême droite se fait prudent.
Mais, comme aurait pu le dire Le Pen père, « le diable se niche dans les détails ». A la veille du premier tour, des interrogations ont entouré la présence, sur les listes du RN marseillais, d’Anastasia Palmieri, ancienne porte-parole de l’Action française et compagne de Jérémy Palmieri, qui, lui, a émargé au Bastion social, groupuscule de l’extrême droite identitaire. Ce ne sera pas, au final, le cas mais cela n’empêchera pas le couple – avec enfant – de participer au meeting, le 6 mars, de Ravier parc Chanot.
L’entourage du sénateur frontiste a déjà fait la grimace en apprenant qu’Olivier Bianciotto, ancien du Bastion social et du Mouvement populaire pour une nouvelle aurore (ceux qui ont dégradé la stèle de Manoukian à Marseille), roulait à nouveau pour le Parti de la France et soutenait, affiches à l’appui, Stéphane Ravier !
Mais c’est dans les 15 et 16ème arrondissements – ceux de Samia Ghali (divers gauche) qu’un temps Ravier envisagea de défier (avant de jouer la sécurité dans le 13/14) – qu’une figure se détache : Christophe Gosse. En attestent les réseaux sociaux, sa famille politique ne fait guère de doute : « Marseille nationaliste », écrit-il au-dessus d’une photo où on le voit, barbe taillée et carrure de rugbyman, rue Navarin (celle de l’ancien local de l’Action française), aux côtés notamment de Jérémy Palmieri. « Autre local, même combat », poursuit-il avec une photo devant le local marseillais du Bastion social, où l’on voit Olivier Bianciotto.
Et c’est avec ce dernier qu’il échange dans un post où il lance : « Quelqu’un serait intéressé pour coller dans le 15/16 le mois de mars avec moi ? Ça serait pour coller pour Sophie Grech. » La tête de liste du RN dans le secteur ! Mais, visiblement, Gosse ne se contente pas de coller pour la candidate frontiste ou de relayer sur son Facebook les publications de Stéphane Ravier. Le 15 mars, en blouson de cuir et tout sourire il lance : « Présent comme assesseur à l’Estaque ! »
Contacté, tout en refusant de répondre à nos questions, il précise tout de même que, ce dimanche 28 pour le second tour, il ne jouera pas cette fois-ci les assesseurs : « Obligation familiale. » L’entourage de Ravier n’est guère plus prolixe : « On s’interroge surtout sur un bureau où il y a déjà eu une bagarre et où notre assesseur s’est fait insulter et interdire de siéger. » Ça va être sympa l’ambiance derrière les masques dans les bureaux de vote !
PS :
Stéphane Ravier ne pourra pas dire qu’il ne connaît pas Christophe Gosse. En début d’année, il intervient dans un bar marseillais pour une soirée étudiante :
Et tandis que le sénateur frontiste prêche la bonne parole, au fond, accoudé au bar, on reconnaît Christophe Gosse. A noter au premier rang, l’attachée parlementaire de Stéphane Ravier, Emmy Font. Qui émarge également à Racines d’Avenir, une officine chargée de l’union de toutes les droites…