Méditerranée : avis de tempête
Il y a la déferlante des chiffres. Selon l’ONU 10 000 hommes se sont noyés en Méditerranée depuis 2014. Leur faute ? Avoir voulu rejoindre l’Europe pour y trouver refuge en fuyant les guerres ou la misère. Et le rythme macabre ne fait que s’accélérer. Alors que l’année n’est pas terminée, il est certain que 2016 affichera le bilan mortel le plus élevé jamais enregistré. Bassin de civilisation, mare nostrum se transforme sous nos yeux en un véritable cimetière. Une mare « monstrum ».
D’autres données font des vagues. L’écosystème méditerranéen est menacé par une surexploitation économique. Avec seulement 1 % de la surface océanique, la grande bleue concentre les densités de plastique les plus importantes au monde. C’est un indicateur des conséquences de l’urbanisation et de l’industrialisation de 46 000 kilomètres de littoral où vivent 150 millions de personnes. La pêche professionnelle est toujours en cause même si elle décline. A l’inverse, l’exploitation minière, des hydrocarbures notamment, s’accentue comme la pression touristique.
La Cop 22 met en lumière un nouvel écueil : celui des conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité. La conférence mondiale a lieu au Maroc, dans un pays au bord de l’émeute suite à la mort d’un vendeur de poisson broyé par une benne à ordures alors qu’il tentait de récupérer sa marchandise confisquée par la police. La foule a défilé contre la « hogra », l’arbitraire, du régime. Le peuple marocain réclame la justice sociale et climatique. Comme notre Méditerranée.
Au sommaire de l’enquête « Méditerranée : avis de tempête », publiée dans le Ravi n°145, daté novembre 2016) Actuellement chez les marchands de journaux en Paca : p. 8 « La mer à boire » p. 9 « Coopération mon amour » p. 10 « Des hommes à la mer » p. 10 « tant qu’il y aura du pétrole » p. 11 Strip de Yakana : « Un bon resto » p. 11 « L’écosystème méditerranéen touche le fond » p. 12 « Le retour des fortifications romaines » p.12 « La méditerranée a-t-elle un avenir pour la Région post-Vauzelle ? », tribune par Nicolas Maisetti