Le débat est un sport de combat
Parler de politique avec des politiques (mais pas que) : tel est le miracle que, tous les mois, depuis plus de dix ans, le Ravi réalise sur les ondes de radio Grenouille avec sa Grande Tchatche. L’émission, un long entretien d’une heure en face à face enregistré à la Friche de la Belle de Mai, même si elle s’aventure parfois hors des frontières des Bouches-du-Rhône, est surtout axée sur l’actualité marseillaise. Bien entendu, les élections municipales, censées être la grande fête de la démocratie locale, en sont un temps fort.
Pour la cuvée 2020 des municipales marseillaises, nous avons invité les principales têtes de liste, à l’exception de Stéphane Ravier (RN) conformément à notre choix de ne pas offrir, même sur le registre d’un interview contradictoire et sans complaisance, une tribune radiophonique à l’extrême droite. Ainsi avant le premier tour, ont répondu présent, par ordre alphabétique : Sébastien Barles (Debout Marseille, EELV), Bruno Gilles (Ensemble pour Marseille, divers droite), Yvon Berland (Berland 2020, LREM).
Du côté des candidates, nos démarches ont été moins fructueuses. Samia Ghali (Marseille avant tout, divers gauche) n’a pas pu se libérer. Malgré de nombreuses tentatives, discussions, mails, échanges téléphoniques, Martine Vassal (Une volonté pour Marseille, LR) n’a pas souhaité inscrire à son agenda une Grande Tchatche avec le Ravi. Michèle Rubirola (Le Printemps Marseillais, gauche, écologiste, citoyens) avait répondu positivement avant, pour raisons de santé, d’annuler un enregistrement programmé le 26 février. Nous avons donc fait le choix , avant le premier tour, de recevoir Valérie Boyer, porte parole de Martine Vassal et candidate dans le 6e secteur. Et nous avons également invité, lors d’une autre émission, Sophie Camard, tête de liste du Printemps Marseillais dans le 1er secteur.
Toujours ravis, convaincus que, frustrées par l’absence de réunions publiques, de porte-à-porte, de cafés-débats, de serrage de mains sur les marchés, les deux candidates arrivées en tête au premier tour, n’hésiteraient pas une seconde à saisir notre micro tendu, nous avons à nouveau invité Michèle Rubirola et Martine Vassal avant ce dimanche 28 juin.
Leurs personnalités et leurs campagnes contrastent fortement : la tête de liste écologiste du Printemps Marseillais dit souvent « nous », n’est pas une professionnelle de la politique, ne cumule pas les mandats, hésitait encore il y a peu à assumer le leadership d’un large rassemblement qu’elle a su malgré tout fédérer autour d’elle. Martine Vassal préfère dire « je », revendique avec force, depuis des mois, le fauteuil de maire alors qu’elle préside déjà la Métropole et le département. Avant de s’enliser dans l’affaire des présumées fausses procurations, elle n’a pas su fédérer son camp, fracturé par une dissidence, ni s’allier à LREM comme LR l’a fait ailleurs…
Mais Martine Vassal et Michèle Rubirola se sont trouvées au moins un point commun dans cette campagne mouvementée : toutes deux ont décliné notre nouvelle invitation à venir débattre, avant le second tour, devant les auditeurs de radio Grenouille, de leur projet pour Marseille. S’inscrivant dans la lignée d’un Jean-Claude Gaudin qui, peu enclin à sortir de la zone de confort de la presse institutionnelle, s’est toujours tenu soigneusement à distance de nos Grandes Tchatches.
C’est bien connu, le Ravi ne baisse jamais les bras. Et nous nous engageons donc, solennellement, à inviter pour une Grande Tchatche la prochaine, ou le prochain, maire de Marseille. Qu’on se le dise !