Voyous
La scène se déroule un dimanche soir. Injures, menaces, coups : quatre hommes se battent sous l’œil indifférent de caméras de vidéosurveillance… « L’origine de ces violences réciproques demeurera incertaine. Mais les violences, elles, sont certaines », résume le procureur de Draguignan, fin septembre, avant que le tribunal ne condamne à six mois de prison ferme chacun des « délinquants ». Une rixe ordinaire ? Sauf qu’elle se déroule le 30 mars 2014 à Fréjus, le soir de la victoire de David Rachline, le sénateur-maire d’extrême droite. Et sauf que l’un des « voyous » n’est autre que Philippe Vardon, conseiller régional FN. Nazillon un jour, nazillon toujours ?
L’ancien chef de file « identitaire » niçois, désormais dévoué corps et âme à Marion Maréchal (nous voilà)-Le Pen, fait appel. Il fustige le jugement actant sa culpabilité au même titre que celle de ses « agresseurs » qualifiés par Var-matin de « maghrébins ». Ces derniers accusent l’élu, à l’inverse, de les avoir abreuvés d’injures racistes avant de les gazer avec une bombe lacrymogène. Belle séquence provençale dans la France apaisée façon « Marine » ! Mais que l’ambitieux conseiller régional FN se rassure. Etre « persécuté » par la justice n’est pas toujours un handicap en politique. Il n’y a qu’à voir l’empressement de certains de nos « grands » élus Républicains, de Gaudin à Estrosi, à se ranger aux côtés de Nicolas Sarkozy et de ses casseroles politico-judiciaires. Sans aucun doute le charme éternel des voyous !