A droite, l’ascension d’un challenger
Un jour en plongée dans les eaux de la Rade à bord d’un sous-marin de la Marine nationale, un autre à Figanières, à quelques encablures du Verdon et des Alpes-de-Haute-Provence, le samedi à la table d’honneur d’un dîner organisé par Business Professionnal Women… Bruno Ravaz, président de l’Université de Toulon-Var, est au four et au moulin, soufflant le chaud et le froid. Ne lui parlez pas de l’élection, en juin, pour désigner le président de l’UDF varoise. Officiellement, il ne pense qu’à faire campagne pour le Oui au Référendum.
Nonobstant, l’importance de l’enjeu n’empêche pas certains centristes historiques de songer à d’autres échéances. Locales de préférence. Ancien colistier de François Trucy, l’ancien maire de Toulon resté sénateur, Pierre Bonal – l’homme qui fait les présidents de l’UDF, de Jean-Louis Masson à Muriel Bovis – est de ceux-là. Il est prêt à parier sa chemise : Bruno Ravaz sera candidat.
Mais il est d’autres voix qui soufflent à l’oreille de l’intéressé que l’heure n’est pas encore venue et qu’il faut laisser du temps au temps. Le désir, le fait est assez connu, naît de l’attente mais est-ce bien l’unique raison pour laquelle Bruno Ravaz se donne ces airs de sphynx mystérieux ? Tout juste s’il consent à dire, faussement dilettante. « Je n’ai pas encore pris ma décision ». Se non e vero…Quoi qu’il en soit, cette petite phrase fait monter la pression du côté de Sanary où l’ex-UMP Ferdinand Bernhardt, conseiller général-maire de cette ville et candidat déclaré au poste convoité de président départemental de l’UDF varoise, ronge son frein et piaffe depuis bientôt un an.
Bernhardt est trop fin politique pour ignorer qu’un veto de l’universitaire mettrait un frein à ses aspirations. Mais il sait aussi que Ravaz, l’ancien conseiller municipal CDS de Caluire (Rhône), nourrit maintenant des ambitions plus élevées. C’est un secret de Polichinelle : il rêve de représenter au Palais Bourbon la première circonscription de Toulon. Or tisser des réseaux, prendre des contacts, travailler le terrain… nécessite du temps. Beaucoup de temps. Et si, au-delà de la rivalité apparente qui les oppose, les deux hommes étaient des alliés objectifs ? Prenant bien garde de ne pas se gêner, Ferdinand et Bruno font donc campagne pour faire gagner le « oui ». La main dans la main et tout en prenant bien garde d’empiéter ouvertement sur leurs plates-bandes respectives. Ensuite, il sera temps de passer aux choses sérieuses.
J.P.B