Bas les masques
Il faudrait lire Proust, se mettre au ukulélé… On a préféré se replonger dans un classique. Du Comité invisible, le plus connu, c’est L’Insurrection qui vient, prolongement grand public d’un opuscule, Appel, qui sortit de la confidentialité à la faveur de l’affaire de Tarnac. Chiné lors d’une braderie à Manifesten, ce café-librairie marseillais qui assure malgré la pandémie la livraison de ses pépites, nous avons jeté notre dévolu sur A nos amis. Face à l’isolement, c’est à eux que l’on pense. Et le livre a beau dater de 2014, il prend toute sa saveur aujourd’hui. A l’heure où les incompétents en chef martèlent qu’on est en guerre et sacrifient, sur l’autel de la santé, droits et libertés, il est jouissif de voir mis en pièce et à nu pouvoir et gouvernants. On se régale avec les auteurs de les voir se faire les crocs sur Google et autres I-phone, de dire l’escroquerie de l’insoumission électorale comme de l’indignation posthume, de promouvoir en cette France à l’arrêt le blocage comme le port du masque, d’asséner que « la crise est un mode de gouvernement ». On a déjà la « suite » sous le coude. L’ouvrage commence ainsi : « Toutes les raisons de faire une révolution sont là. Il n’en manque aucune. » Le chapitre s’intitule « Demain est annulé ». Le livre ? Maintenant. Il date de 2017.