Footez-nous la paix !
Penalty
Du 10 juin au 10 juillet, impossible d’y échapper : la France accueille l’Euro 2016 et dix matchs auront lieu en Provence-Alpes-Côte d’Azur, six au stade Vélodrome à Marseille, quatre au stade Allianz Riviera à Nice. Officiellement, si l’état d’urgence a été prolongé pour une troisième fois jusqu’au 26 juillet c’est pour « assurer la sécurité » de la compétition de la fédération européenne de football et pour garantir le bon déroulement du tour de France cycliste. L’Euro 2016 est même devenu un enjeu du conflit autour de la loi travail : Jean-Christophe Cambadélis, le 1er secrétaire du PS (le « Parti Sportif » ?), redoute que « la France soit prise en otage » et que la fête soit perturbée.
Que demande le peuple ? Du pain, du foot, de la sécurité ! A Marseille, le rendez-vous aura un petit goût amer au regard de la catastrophique saison de l’OM, club en vente et en déshérence sportive. Le Canard Enchaîné et d’autres tiennent la chronique des dérives qui agitent l’Olympique marseillais : 64 millions d’euros détournés entre 2009 et 2011, écoutes rocambolesques dans le cadre d’enquêtes sur des extorsions de fonds ou d’associations de malfaiteurs… Et puis que dire du coût de la rénovation du stade Vélodrome, une dette pour la ville d’au moins 12 millions annuels pour les trois prochaines décennies ! Dans le même temps, les clubs amateurs comme Air Bel et Consolat, ceux où jouent les minots des quartiers, doivent survivre avec des miettes. On siffle quand la fin du match ?
Michel Gairaud
Au sommaire de l’enquête « Footez-nous la paix ! », publiée dans le Ravi n°141, daté juin 2016) Actuellement chez les marchands de journaux en Paca : p. 8 « les joies du hors-jeu » p. 9 Un gabian pour mascotte p. 10 « Vinci et Bouygues : les dieux des stades » p. 10 « Le scénario du pire » p. 11 « Contre les supporters, des mesures ultra-sécuritaires » p. 11 Strip de Yakana : « Sur les ruines du supporterium » p. 12 « La face cachée du foot marseillais » p.12 « Les journalistes sportifs hors-jeu ? »