La bande de « Khmers verts »
« L’urgence est là »
Nina Flores
17 ans, première générale
« L’urgence est là, mais on ne dirait pas… Il faut arriver à une prise de conscience de l’intégralité du monde pour que les choses puissent vraiment évoluer. Nous, par petits groupes, collectifs, on ne sera malheureusement jamais aussi puissants que les dirigeants ou les multinationaux. Les efforts fournis par les États ne sont pas suffisants et à ce rythme-là la planète ne sera pas sauvée. C’est pour cela qu’il faut continuer à écrire, dénoncer, se battre, afin d’aller vers un monde meilleur et respectueux de tous, et surtout de la nature qui nous entoure. »
« Je fais de mon mieux »
Baptiste Cherchour
16 ans, seconde générale
« L’environnement, à ce jour, est dans un état très grave. Car énormément de gens dénigrent le fait que le réchauffement climatique est aujourd’hui très présent et qu’il faut réagir immédiatement et le plus vite possible. Cela fait déjà longtemps, mais il ne se passe quasiment rien au niveau gouvernemental.
Heureusement, les gens commencent enfin à se mobiliser, et notamment les jeunes. De mon côté, je fais de mon mieux pour faire tous les gestes du quotidien et j’essaie aussi de les transmettre à mon entourage. La bonne nouvelle c’est que, petit à petit, les gestes simples du quotidien commencent à rentrer dans les mentalités. Si tout le monde y mettait du sien, la lutte contre le réchauffement climatique serait certainement plus simple.
Pourtant, Greta Thunberg a mis un énorme coup de pression au monde entier, mais cela ne suffit pas pour faire bouger les choses. C’est une situation désastreuse, et j’ai l’impression que cela n’inquiète absolument personne. Des pays entiers en souffrent, comme par exemple l’Australie avec les récents incendies qui ont brûlé des millions d’hectares de végétation et tué un milliard d’animaux. L’urgence est là, mais la réaction se fait toujours attendre… »
« Chacun doit faire sa part »
Silas Delahaye
17 ans, terminale
« On parle d’une “génération climat”. C’est vrai, nous, les jeunes, nous sommes en première ligne des changements climatiques. Les plus âgés de nos jours ne seront plus là dans 30, 40 ans. Et nous récoltons ce qu’ils ont semé dans leur propre jeunesse. Des graines qui ne sont pas tout le temps celles de l’écologie, mais plutôt celles de la pollution. Certes.
Mais, d’un autre côté, l’avenir se joue dans la coopération entre les générations. Autant dans la politique que dans la vie de tous les jours, il est nécessaire que tout le monde s’entraide. C’est ce que Pierre Rabhi voulait dire dans le conte du colibri : chacun doit faire sa part. Ce n’est pas dans le conflit que nous y arriverons, mais dans la discussion pacifique.
Et en même temps, je me dis que nous avons trop attendu du dialogue. D’aucuns diront que le dialogue doit remplacer le conflit. Mais c’est au contraire le conflit qui a remplacé le dialogue. Les jeunes, moi, mes amis, voyons que nous ne pouvons pas dialoguer avec des personnes fondamentalement opposées à notre point de vue sur le monde. Alors, à travers les mouvements de contestation pour le climat, nous nous battrons. Et quoi de mieux que la presse pour le faire ? »
« Le capitalisme est l’ennemi »
Mike Wright
Directeur de la MJC de Martigues
« L’écologie et la préoccupation de la qualité de l’environnement dans lequel nous vivons était il n’y a pas si longtemps la “lubie de certains illuminés extrémistes”. C’est devenu ensuite une mode qu’il convient de suivre, mais sans trop en faire. Aujourd’hui, on n’a plus le temps d’attendre ! Et ce n’est pas comme si on ne savait pas comment faire : nous avons les outils de la prévention, nous savons comment “guérir” l’environnement, on sait même créer des emplois avec la transition énergétique.
Alors qu’est-ce qu’on attend ? On attend qu’une poignée d’êtres humains sur terre, qui sont les plus riches, qui dirigent l’économie arrêtent de se gaver au détriment de l’écrasante majorité de l’humanité. Mais pourquoi on attend ??!! Parce qu’on nous fait croire que notre bien-être, voire notre bonheur dépend de ce que l’on possède, de l’argent qu’on gagne et que même l’écologie doit être capitaliste.
Le capitalisme est l’ennemi de beaucoup de choses, en premier lieu de la sauvegarde de notre environnement. Il faut arrêter d’attendre. Notre pouvoir réside dans les centaines de petites actions que l’on peut mener tous les jours, à notre échelle. »
« On regarde toujours ailleurs »
Jean-François Poupelin
le Ravi
« Si l’air est plus respirable dans les métropoles depuis le début du confinement des Français, dans la même période la consommation énergétique flambe. Pas sûr, finalement, que le Covid-19 ne soit un bienfait pour la planète… D’autant moins que la sortie de la “crise” – sanitaire, sociale et bien évidemment économique – ne promet franchement pas une sobriété heureuse.
Depuis l’appel de Jacques Chirac à Johannesburg en 2002, pour paraphraser son expression restée légendaire, la maison continue donc de brûler et nous regardons toujours ailleurs. Tout particulièrement dans la région. Les projets routiers et autoroutiers continuent de fleurir au contraire des transports en commun ou des déplacements doux. Une nouvelle fois, notre “belle régiong” se place en queue de peloton du classement de la fédération des usagers de la bicyclette. Mais elle reste dans celui de tête des pollutions aux particules fines : les croisiéristes et les navires à fioul lourd inondent nos ports, les énergies renouvelables sont toujours aussi peu développées, les terres fertiles continuent d’être artificialisées, le seul projet de transition industrielle concrétisé se résume à la production de biodiesel à partir d’huile de palme. La région va devoir encore ramer longtemps avant de recevoir celle de l’écologie. »