Le travail rend libre ?

avril 2016
Alors que le gouvernement veut détricoter le Code du travail désigné comme un obstacle à la création d’emploi, d’autres idées progressent plus discrètement. Celle d’un revenu universel par exemple…

une_ravi_139_250.jpg

Ça sent le Gattaz

C’était au siècle dernier, en 1998. Nous sommes en France sous un gouvernement socialiste, celui de Lionel Jospin, où la ministre « de l’emploi et de la solidarité », une certaine Martine Aubry, inscrit dans la loi un principe : pour créer des postes, il faut diminuer le temps du travail afin de mieux le répartir plutôt que de pressurer les uns et de maintenir au chômage les autres, notamment les plus jeunes et les plus âgés. Dans les faits, le bel élan des « 35 heures », finalement non conditionnées à des embauches, a souvent été détourné pour intensifier le travail.

Autre époque, autre ministre, mais même sujet et même couleur politique. L’objectif désormais, avec le projet de loi El Khomri, c’est d’assouplir le Code du travail, les règles du licenciement économique, celles qui encadrent les accords d’entreprises pour permettre, au nom du maintien de l’emploi ou de sa création, de restructurer, de diminuer les salaires, de recourir à moindre coût pour les employeurs aux heures supplémentaires. A peine remanié suite à la pression de la rue, cette visée du texte de loi reste inchangée.

L’idée de travailler moins afin de travailler tous a donc du plomb dans l’aile. Pourtant, à l’époque du chômage de masse et du bosser plus pour gagner moins, d’autres idées progressent plus discrètement. Celle par exemple d’un revenu universel prenant acte, une fois pour toutes, de la nécessité de dissocier le droit d’avoir les moyens de subvenir à son existence de la question de posséder, ou non, un emploi dans un monde où il se fait rare.

Et à plus court terme, concernant l’avenir de la loi El Khomri ? Ça sent le Gattaz ! Mais est-ce que cela va vraiment péter ?

Michel Gairaud

 

Imprimer