San va plus !
Istres et son territoire recèlent toujours des histoires croustillantes. En attendant la fin des enquêtes de la brigade financière et de la Chambre régionale des comptes, prenez la déclaration d’intérêt de François Bernardini publiée par la haute autorité : on y apprend que le maire très « divers » (et qui vient d’être triomphalement élu président d’Ouest Provence, l’ex syndicat d’agglomération nouvelle) est officiellement « en recherche d’emploi », touchant des « allocations chômage » de « 4500 euros » par mois ! A croire ses déclarations, l’édile a été, dans les cinq dernières années, « directeur de publicité » à « CCR Arles » et au « Journal des plages » (pour « 4800 » euros par mois) mais aussi « directeur des relations publiques » à « Médias du Sud », l’ancien propriétaire de l’ex-LCM pour « 7640 euros » par mois.
Du côté du San Ouest Provence, ce n’est pas triste non plus. Fin 2015, un fonctionnaire territorial était mis à pied et condamné à rembourser les sommes « empruntées » à une association d’insertion sociale auprès de laquelle il était détaché (Cf le Ravi N°136). Au même moment, la CGT des territoriaux se fend d’un tract incendiaire où l’on peut lire, au chapitre « petits vols entre amis » : « Il semblerait qu’un responsable d’un pôle soit suspecté de détourner des biens publics, la direction se fait discrète sur cette affaire. Il semblerait aussi que l’on ait mis à disposition de certains cadres, du matériel et des agents à des fins personnelles. »
Or, d’après nos informations, un autre fonctionnaire est bien sous le coup d’une « procédure disciplinaire » et aurait déjà fait l’objet d’une « mobilité dans le cadre de l’instruction de ce dossier ». Un fonctionnaire qui, pour la petite histoire, serait par ailleurs pilote et patron d’une écurie de course, expliquant, sur le site de cette dernière : « Le monde de la compétition automobile a toujours été une passion, mais les coûts importants liés à sa pratique sont, à notre époque, un véritable problème… »
Seulement voilà… Avec les recours contre la métropole, la procédure qui devait se tenir le mois dernier aurait été reportée le temps d’y voir plus clair ! Contactée, la DGS comme la DRH du San n’ont pas donné suite à nos demandes d’entretien. Il faut dire qu’il n’y a pas que dans le domaine « disciplinaire » que la métropole vient jouer les trouble-fêtes. Et pas seulement parce que les élus restent sans le sou…
Ainsi, le transfert des personnels du San vers les communes ne se fait pas sans anicroches. Comme ce fut le cas fin 2015 avec les forestiers du San transférés vers Miramas, Grans… En jeu ? L’octroi de primes, avec grèves, blocages et passes d’armes homériques entre grévistes et édiles. Aux dernières nouvelles, la CGT agite même désormais le spectre d’un « recours devant le tribunal administratif » ! Une procédure de plus en attendant la décision du conseil constitutionnel début février ? Pas de doute, « San » va plus !
Sébastien Boistel
Article publié dans le Ravi n°137, daté février 2016