Pinard au Chambord
C’est pas un San Antonio ni OSS 117. Encore que… Un p’tit blanc avant d’aller voir Michel Pinard – candidat « ni de droite ni de gauche » à la mairie de Marseille – au cinéma Le Chambord, à côté du Vélodrome. Faux-airs d’Austin Powers et bouteille d’eau dans la poche, l’ancien ambassadeur est flanqué pour sa com’ d’un ex de l’AFP qui fut lui aussi diplomate. Sans l’être quand on ne s’intéresse pas à ce « petit candidat » pour qui, ce soir, « c’est un test. Soit y a du monde, soit y a trois pelés et deux tondus ».
Verdict ? Sur 210 places, à peine 50 personnes pour profiter du mot que glisse à chacun Pinard et son micro à la Madonna. Après une brève présentation de deux têtes de liste, il déroule son projet pour « ancrer Marseille dans l’avenir » : « Salubrité-sûreté-convivialité ». On passe du logement à l’école, des transports à la police. Mais, pour causer du port et des autoroutes de l’information, deux « experts », dont Philippe Sion, un informaticien qui s’était fait débarquer du Département après avoir lancé son site Wikileaks 13… Candidat dans le 13/14, il veut faire de la ville la « capitale du jeu vidéo ». Pinard, lui, rêve d’un Marseille sans tags où la culture ferait le lien entre nord et sud.
« Salubrité-sûreté-convivialité »
Pour les questions, c’est l’épouse du candidat qui passe le micro. Pinard est interpellé sur la « tolérance zéro », « la CGT qui coule la France », « comment éduquer des gens mal élevés », « la fraude aux prestations sociales », « l’immigration », mais aussi les « animaux ». Le candidat prône le transfert de chats des « quartiers où y en a trop vers ceux où y en n’a pas assez pour lutter contre les rats ».
Rires face à ce candidat qui craint que Marseille ne devienne la « 1ère ville de France du tiers monde ». La salle se vide : « J’ai mon compte. Il est temps pour moi d’aller en boire du vrai. » Pinard, lui, veut qu’on l’interroge sur « les JO », que les musiciens de l’opéra de Marseille sortent de la « fosse commune… euh, de l’orchestre ». Et Sion, lui, organiser dans les quartiers « des couscous, des tajines. Sans porc pour que les populations musulmanes viennent. Mais sans hallal pour ne pas céder à l’intégrisme ».
C’est l’heure de rendre la salle. Grimace quand on demande au chargé de com’ s’ils auront des candidats partout : « On est dans une impasse dont les murs se rapprochent. » Pinard démonte lui-même les kakemonos. « Les soirées de l’ambassadeur sont toujours un succès », clamait la pub. Mensonge ! Là, chez Pinard, y a même pas un coup à boire…