Politique : bientôt la faillite ?
Au bout du tunnel
Le pire n’est jamais certain. Et les sondages brassent souvent du vent, donnant l’illusion que le match est systématiquement joué à l’avance. Un seul exemple : lors des dernières élections départementales, en mars 2015, les sondeurs ont surévalué de 5 à 7 points le score qu’a obtenu in fine le Front national. Cette fois-ci, ils sont à nouveau formels : l’extrême droite – qu’ils ne désignent bien entendu pas ainsi ! – est sur le point de s’emparer de deux régions, le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cela dépendra beaucoup, en réalité, de la capacité des candidats à convaincre un nombre suffisant de pécheurs à la ligne.
Et c’est là que l’oncle Murphy nous inquiète franchement avec sa loi de l’emmerdement maximum : « tout ce qui peut mal tourner, tournera nécessairement mal ! » Il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas constater que la côte d’amour des élus et des partis est au plus bas. Et il faudrait être muet pour ne pas avouer que l’horizon n’affiche pas de magnifiques perspectives. La faute à quoi et à qui ? L’offre politique laisse clairement à désirer lorsque les alternances ne donnent plus lieu à de véritables alternatives. Mais la demande, celle exprimant une exigence de renouveau démocratique, celle allant de pair avec engagement et réinvention citoyenne, semble elle aussi en berne dans un pays qui a pourtant longtemps été si fier de ses Lumières. Va falloir pédaler sec pour alimenter la dynamo et éclairer le chemin qui mène au bout du tunnel…
Michel Gairaud