Ne pas battre en retraite
Y a plus de saisons. En théorie, la rentrée sociale a lieu en septembre. Ou alors, dans la mythologie française toujours marquée par mai 68 et la Commune de Paris, au printemps, le temps des cerises. Le mouvement « Nuit debout » en 2016 n’a pas dérogé à la règle… Mais l’an dernier, c’est en novembre que les Gilets Jaunes, de samedi en samedi, se sont insurgés allant jusqu’à troubler le grand shopping traditionnel des fêtes de fin d’année.
Et voilà que s’annonce à nouveau, ce mois de décembre, un mouvement social de grande ampleur. Le point de départ est les retraites. Le gouvernement est déterminé à réformer le système par répartition, un des piliers de notre modèle social, pour l’adapter aux normes du néolibéralisme : allongement de la durée du travail, baisse des pensions, moins de solidarité, plus de capitalisation.
Macron et Philippe resteront-ils droits dans leurs bottes ? Ils se souviennent, qu’un autre hiver, leur ami Alain Juppé, alors premier ministre, avait dû renoncer à son « plan » sur les retraites après des grèves et des manifestations inégalées depuis… 1968. Alors ils jouent la carte des vieilles recettes : effrayer, avec le spectre des « casseurs » ; diviser, en opposant les « privilégiés » des services publics à tous les autres… Pour l’heure, en face, tous ceux qu’exaspère le moins disant social généralisé semblent déterminés à ne pas battre en retraite.