Requiem pour mes couilles
Ne vous inquiétez pas, il ne s’agit pas de castration ni de vasectomie.
Ni d’un reniement de ma sexualité par désir de vie ascétique ou monacale.
En vérité, je veux juste exprimer mon désarroi devant cet excès de testostérone planétaire chez nos dirigeants et, de manière plus générale, chez nos dominants hommes et femmes confondus.
En même temps, depuis tout petit on nous pousse à la compétition, à c’est à qui le plus fort !!
Nous, êtres pourvus de testicules, participons, malgré nous, à ce concours de la plus grosse quéquette parce que nous produisons en quantité cette hormone qui permet d’être un compétiteur, d’avoir moins peur, moins de stress face au défi, mais aussi moins de sensibilité et plus de violence.
Alors on en redemande, et au sommet d’une crise de manque, nous devenons capables de générer des problèmes là où il n’y en a pas.
Les femmes aussi en sécrètent, il paraît même, science à l’appui, que certaines aux taux les plus élevés dépasseraient la production des hommes aux taux les plus faibles, en les traitant de tapettes.
Le pire c’est qu’aujourd’hui, il faut des couilles pour s’élever contre tous ces surproducteurs de testostérone, et je ne crois pas que pour proposer une alternative crédible, nous soyons, vous, mes frères burnés, femmes aux taux élevés, et moi-même, les mieux positionnés.
Fort heureusement, 80 % des femmes ont des taux de testostérone représentant environ 1/8e du taux moyen masculin, ce qui en fait des personnes naturellement plus coopératives, plus solidaires et moins belliqueuses, tout comme les hommes aux taux les plus bas souvent d’une grande sensibilité.
Mais si tu es un peu sensible, tu es complètement inadapté à ce système.
Et j’espère que les inadaptés d’aujourd’hui seront les dirigeants de demain, et que les plus gros producteurs de testostérone seront les moins adaptés et sous contrôle médical.
Bill Gates par exemple, capable de dire dans un meeting avec les plus grandes têtes de file de Microsoft, que ceux qui ne sont pas capables de tenir la tête d’un homme sous l’eau jusqu’à ce qu’il ne bouge plus, peuvent sortir de la salle, serait en foyer de réinsertion sociale.
Marre de devoir avoir des couilles. Pour l’avenir nous devons avoir du cœur.
Alors ayons confiance dans les femmes, elles ne nous ferons jamais le mal que nous leur avons fait, car derrière leurs seins se cache ce cœur. Ces seins… notre premier amour, notre première mise en sécurité, en confiance. C’est quand même plus noble que ce qui se cache derrière nos cojones.
Et vous, êtres humaines et humains qui ont un cœur où d’autres ont des couilles, sachez que nos faiblesses sont hormonales ! C’est pas qu’on est mauvais, c’est juste que depuis des générations cette hormone nous pousse à nous confronter pour savoir qui doit diriger le groupe grâce à sa force et son courage.
Même s’il est évident qu’aujourd’hui, c’est dépassé, ce n’est pas simple de lutter contre une réaction physiologique bien ancrée. Il faudra nous aider ! Et puis brisons enfin ces archétypes des cavernes qui poussent l’homme à prouver et la femme à l’applaudir… Je suis sûr qu’il y a mieux à créer.