Une impression de déjà vu
Ce sont les arbres qui vont être contents. La santé de notre imprimeur, MOP à Vitrolles, est loin d’être florissante. De quoi se faire un sang d’encre pour ceux qui impriment, outre le Ravi, CQFD, La Marseillaise… Malgré une impression de déjà vu. Fin 2017, l’imprimerie, qui appartenait au groupe Riccobono (cf le Ravi 155 et 156) échappe de peu à la liquidation. Mais, à la rentrée, malgré la cession à Pierre-Yves Barroso (ancien patron de l’imprimerie Sego liquidée, elle, en 2018), voilà MOP de retour devant le tribunal. Un plan de « continuation » aurait été avalisé à la rentrée. Mais avec le licenciement de 9 salariés !
Sur la page Facebook « MOP Filpac CGT 13 », cette « restructuration » est qualifiée, « au vu de notre situation » par les « élus » de l’imprimerie, d’« inéluctable ». Des licenciements pourtant dénoncés par… la Filpac ! Qui pointe, elle, la responsabilité de la direction.
Pour Jérémy Jacques, « manager général » à MOP, le seul responsable, ce serait le groupe Riccobono qui n’aurait pas payé « 750 000 euros de factures pour de la sous-traitance » et qui aurait été, cet été, condamné en ce sens. Dans le détail, d’après la page Facebook des élus CGT de la MOP, Riccobono aurait profité de la cessation de paiement début 2019 de L‘Humanité pour ne pas honorer ses créances. D’où la nomination en mars d’un « conciliateur ».
Quant aux licenciements, pour celui qui fut jadis à la Filpac, « la situation est très complexe. Le syndicat est là pour défendre les emplois. Mais si on le fait, c’est qu’on n’a pas le choix ». Et de se dire confiant quant à un reclassement des 9 licenciés chez… Riccobono ! De quoi faire grincer des dents au sein de la centrale syndicale (1). Et chez ceux qui, désormais, vont pointer au chômage.
1. Ni la Filpac ni le groupe Riccobono n’ont donné suite à nos demandes d’entretien.