J'ai testé pour vous... Chantal Goya
« J’vous ramène quoi ? » Le Hero Festival, cette foire à la pop culture, c’est comme la boîte de chocolats de Forrest Gump : personne ne sait ce qu’il y trouvera mais tout le monde est sûr de ramener quelque chose. « Vous préférez le combat médiéval ou Chantal Goya ? »
Chaque année ressort de la naphtaline une star ringarde. Après Bernard Minet des Musclés, là, c’est celle qui est passée de Godard à Dorothée (et a failli jouer pour Hitchcock) ! D’entrée, c’est pas simple car mon accréditation s’est perdue. Et ce, alors que je suis flanqué de mes rejetons, d’un de leur pote et d’un collègue avec son fiston. Nous finissons par accéder à cet endroit où il n’est nul besoin de gober pour halluciner.
On croise Pikachu, Wolverine, des chevaliers, un T-Rex… mais aussi l’informaticien qui a refait le site du Ravi ! Une chanteuse qui a l’âge de mon père n’emballe guère ma marmaille qui fonce déjà vers les jeux vidéo. Je traîne quand même ma fille à la grande scène où un figurant d’Harry Potter décrit par le menu sa baguette magique.
Après 10 minutes à supporter les organisateurs jouant les bouche-trous avec l’enthousiasme forcé d’un vendeur de matelas sur un parking de supermarché, surgit… Bernadette Chirac ! Si, sur la photo derrière, elle a 20 ans de moins et une robe rose, Chantal affiche jupe grise, pull bordeaux et gilet de la Camif. Elle n’en attaque pas moins en force et en playback avec Le lapin, un intermittent déguisé à ses côtés. Autour, les masques tombent : si les mômes restent interloqués, les parents perdent toute dignité et beuglent « C’était un lapin / Qui avait un fusil ! ».
Peut-être inspirée par le ring de catch non loin, elle enchaîne avec Bouba : pas celui qui devait affronter Kaaris dans un octogone mais le « petit ourson ». Les mômes connaissent pas, les adultes, hélas, oui. Adepte des voyages spatio-temporels, on passe de Bécassine à Capitaine Flam en mode techno !
C’en est trop : tandis qu’une petite fille dit à Chantal dans le micro « Je t’aime mieux en vidéo », j’exfiltre la mienne. Lui demande si ça va : « C’était hyper bien ! » On reste donc pour la séance de questions/réponses. Chantal fait la retape pour sa tournée, expliquant que sa robe rose est « sur la route », que, « gourmande », elle a tout mangé le « château nougatine »… Nous prenons donc congé. Non sans aller demander au « métalleux geek », dont le stand jouxte la scène, ce qu’il a pensé de la prestation : « Chantal Goya et le métal, ce n’est pas le même univers. Mais il y a de l’énergie, du plaisir. Et même des reprises métal de ses chansons », nous apprend celui qui fera lui aussi son show sur la grande scène.
Pour un tête-à-tête avec Chantal (incluant « déjeuner, dédicaces et photo »), c’est 50 euros. Alors les plus courageux ou les moins fortunés se fadent une queue quasi soviétique. Qu’ils affrontent, sans broncher, comme le parolier de mari de la chanteuse, Jean-Jacques. Debout…