Avec Pulse, ça branle dans le manche
Pulse, c’est l’histoire d’une rencontre entre les constats d’une éducatrice spécialisée et ceux d’un art-thérapeute. Elle, elle réalise le manque de place accordée à la sexualité, malgré son caractère universel, dans les accompagnements sociaux et se décide donc à se former à l’éducation à la sexualité. Lui, il se demande comment construire notre propre sexualité dans une société où elle est si taboue.
De cette rencontre est né le désir de développer l’éducation à la sexualité pour tou-te-s comme levier de transformation sociale (ce que toute forme d’éducation devrait viser d’ailleurs). En clair, nous avons eu envie de porter un regard politique sur la sexualité. Pour nous, la sexualité est un langage qui s’apprend et se construit, et éduquer, c’est (re)donner le pouvoir d’agir pour gagner en autonomie et en liberté (non pas faire ce que l’on veut, mais vouloir ce que l’on fait !).
C’est bien beau tout ça, mais comment fait-on me direz-vous ? :
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nous ouvrons des espaces de réflexion et d’expression ;
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nous donnons des outils pour permettre à chacun-e de se positionner par des choix libres, éclairés et autonomes ;
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nous basons la sexualité sur des notions de plaisir, d’éveil de sa personnalité et de son rapport au monde, ainsi que sur le développement de relations éthiques, fondées sur la réciprocité en excluant les rapports de domination et de discrimination.
Concrètement, depuis bientôt deux ans, nous proposons des animations dans la rue (« Porteurs de Paroles » notamment), des ateliers d’éducation populaire pour tou-te-s à prix libre, de l’accompagnement individuel ou collectif. Nous aimerions encore développer la formation des parents et des professionnel-le-s.
Quand on voit que certaines institutions (maternité, mairie…) en sont encore au rose pour les filles et au bleu pour les garçons, on ne s’inquiète pas quant à l’utilité sociale de notre travail. Ce qui nous préoccupe un peu plus, c’est le désengagement des collectivités territoriales et de l’État, au vu de la situation de nombreuses associations – Planning Familial, CODES, APEAS, pour ne citer qu’elles – qui s’emploient à éduquer, questionner, sensibiliser, promouvoir des pratiques démocratiques et œuvrent pour l’émancipation et l’autonomie, quel que soit leur domaine. Mais c’est aussi cette énergie déployée pour remettre en cause les droits qui nous semblent fondamentaux : libre choix des relations affectives et des pratiques sexuelles, IVG, etc. sans que les pouvoirs publics ne se positionnent en faveur de l’éducation.
Aujourd’hui, nous ne sommes pas subventionnés et nous n’avons pas encore pu salarier l’intervenante principale de l’association…
A bon entendeur !
Emilie Parent, fondatrice de l’association Pulse