Moi, Frédérick Bousquet, le gland bleu
Les bras restent le long du corps, on respire en regardant vers l’avant, le menton contre la poitrine, on met la tête sous l’eau et le cul en l’air. Bon, finalement la politique c’est un peu comme la nage papillon… Eh oui, après un palmarès de médaillé long comme un bassin olympique (43 médailles internationales tout de même !), je viens de faire le grand plongeon dans le bain des Municipales ! « Je suis ravi, excité et impatient de découvrir un nouveau monde et une nouvelle aventure » (1). Mais attention, pas à la Ginola (battu) à Sainte Maxime (83) ou Lagaf’ (élu) à Cavalaire (83), derniers sur les listes et qui sont juste des prête-noms, moi je suis en troisième position sur celle de Dominique Tian (liste Gaudin UMP) dans le 1-7. Je compte bien mouiller le maillot pour Marseille, ma ville d’adoption qui sera peut-être capitale européenne du sport en 2017. Peu de chance qu’on me file la culture ou les finances, je suis lucide ! « Et je n’ai en rien la prétention d’apporter une quelconque expertise, ou même opinion ou idée sur le chômage ou les conditions de vie dans certains quartiers » (2). Non je suis là pour « faire progresser le sport pour tous, le sport facteur de bien être et du vivre ensemble » (3), comme dit Gaudin. Et, vu l’état des piscines à Marseille, autant dire qu’il y a du boulot !
Mon torse épilé et tatoué sur lequel l’eau ruisselle au sortir du grand bain, mon petit cul moulé dans ma combi en polyuréthane (4), l’odeur du chlore qui me colle à la peau, les rumeurs vont bon train sur ce qui a pu taper dans l’œil de Jean-Claude… Mais, entre nous, c’est au-delà de ça, je n’irai pas jusqu’à parler d’échange intellectuel mais d’une certaine alchimie entre celui qui finance le club des nageurs de Marseille (CNM) à hauteur de 250 000 euros par an et celui qui s’y entraine… « Gaudin a remplacé la pénurie de piscines par un champion olympique » (1), voilà ce qu’a balancé le candidat PS Patrick Mennucci. La jalousie est un vilain défaut ! Je m’entraine au CNM depuis neuf ans, alors les deux j’ai eu le temps de les croiser (5), plus souvent au bord de la piscine qu’à faire des longueurs et même si « le sport pour tous » trouve plus sa place dans un programme de gaucho, j’ai préféré le gros qui subventionne au gros qui est en train de couler… Car moi, « je ne m’attache pas à un parti politique mais à un homme » (1). « Ça a été presque dans la continuité logique et naturelle de l’excellente relation que j’ai avec le maire et son équipe depuis mon arrivée en 2005 » (1).
Faut dire que Jean-Claude maîtrise le chant des sirènes comme personne et je me suis laissé prendre dans ses filets… Mais je lui devais bien ça, c’est quand même lors du conseil municipal du 9 décembre 2013, que la Ville a autorisé la Compagnie des bains de mer, dont les deux associés sont mon agent Jean-François Salessy et Paul Leccia, président du CNM, à s’installer au Pavillon du Lac, un chalet du XIXe siècle situé au cœur du parc Borély, en échange de 25 000 euros par an pour en faire un centre de remise en forme (6). Faut bien qu’avec mon ex Laure (Manaudou), et mon ancien beauf (Florent Manaudou), on s’assure une retraite parce « ce n’est pas avec l’argent que j’ai gagné que je serai à l’abri » (7). Quoi ? 517 mètres carrés avec terrasse dans le 8ème les pieds dans l’eau à moins de 2 300 euros par mois (6) ça étonne ? Faut savoir, on ne cesse de se plaindre que les loyers sont trop élevés, nous on dégotte la bonne affaire et Mennucci parle – tout de suite les grands mots -de « conflit d’intérêt » ! (6) Mais je ne suis pas rancunier et, pour qu’il se détende après la défaite, je lui offre un forfait fitness bien être auquel je rajoute une épilation définitive, puisque en parallèle de ma nouvelle vie politique je deviens aussi l’égérie « torse-poil » de Unlimited Epil ! (8)
De nouveaux défis qui ne me font pas peur car les changements de carrière moi ça me connaît. « Au départ, je voulais être footballeur mais pour des raisons médicales j’ai dû arrêter. Je ne mangeais quasiment rien, j’étais tout gringalet, je me suis fracturé pratiquement tous les os sur le terrain. Les médecins ont fortement déconseillé à mes parents que je continue. J’avais le choix entre la danse ou la natation. » (7) A 32 ans, c’est l’épaule que je me pète alors fallait que je m’accroche à une bouée (de sauvetage). J’ai choisi celle de Jean-Claude ! Et si mon engagement fait des vagues, au vu des résultats, je me dis que j’ai misé sur le bon hippocampe !
Je vais laisser passer un ou deux conseils municipaux et après j’impose les claquettes et le slip de bain à tout le monde, et bikini pour la parité bien sûr ! Ça détendra l’atmosphère et ça économisera la clim ! Je vais te les faire tomber une à une les Vassal (adjointe à l’espace public), Pozmentier (adjointe à la sécurité), Boyer (adjointe au Grand Projet de ville) et autres cougars UMP du conseil municipal. Et je prépare même un strip-tease spécial pour remercier Lisette (Narducci maire du 2-3), la copine de Jean-Noël Guérini, le socialo mis en examen, d’avoir vrillé à droite !
Après le sacre en natation, le sacre en politique, j’m’y vois déjà, heureux comme un poisson dans l’eau ! Et au moins, là, je pourrais soigner mes hémorroïdes, tranquille, sans prendre le risque d’être accusé de dopage ! (9) Et peut-être qu’un jour tel un Bernard Laporte je serai nommé ministre des sports… Il faut toujours viser la plus haute marche du podium ! Et, si je me prends à rêver, je m’entends même prononcer un « Yes We Crawl » !