Un piège contre les peuples d’Europe et des Etats-Unis
Pourquoi une telle opacité sur le traité transatlantique en négociation entre l’Union européenne et les Etats-Unis depuis juin 2013 ? Révélé par Attac, le mandat donné par les 27 gouvernements de l’UE à la commission européenne est en effet soumis à un quasi secret-défense ! Tout est fait pour que les citoyens et les parlementaires ignorent ce qui se négocie dans leur dos afin d’éviter un rejet de l’accord, tandis que les lobbies industriels et financiers sont à la manœuvre avec les négociateurs.
Ce culte du secret n’est pas un hasard. L’enjeu du traité est de mettre en pièces toutes les mesures (lois et règlements) édictées par les élus pour répondre aux besoins des populations dans les domaines de la santé, de l’alimentation, des droits sociaux et de la protection de l’environnement. Plus grave encore pour la démocratie, le mandat de négociation prévoit une juridiction privée ad hoc, constituée par des avocats d’affaire, pour arbitrer les différends entre les Etats et les multinationales. Dès lors, les lois du commerce et du profit feront seules référence pour de tels arbitrages.
Un déni de démocratie ! Il s’agit d’une forme de coup d’Etat qui ôterait à nos institutions (Parlement, collectivités territoriales) toute marge d’action pour faire face aux pouvoirs exorbitants des firmes. On le sait, dans d’autres accords de libre-échange, certains gouvernements ont été condamnés à des amendes colossales, comme par exemple le Canada sur le moratoire d’exploitation des gaz de schiste.
La croissance et l’emploi attendus : un leurre ! Des discours lénifiants appuyés sur les expertises des lobbies annoncent croissance et création de millions d’emplois. L’exemple de l’Alena, accord entre Etats-Unis, Canada et Mexique, démontre après vingt ans, que la destruction des emplois l’emporte sur la création annoncée, avec une atteinte aux droits sociaux et au respect de l’environnement.
Nos dirigeants veulent aller vite. Ils se souviennent du précédant de l’Accord multilatéral d’investissement (Ami) rejeté en 1998 grâce à un fort mouvement social. Lors de son déplacement aux USA en février, François Hollande suggérait d’ailleurs au président Obama de hâter le pas. « Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu’il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations », exhortait le président français.
Nous aussi nous voulons aller vite, afin que tous les citoyens s’emparent du sujet et mesurent les réelles menaces pour notre société d’un tel projet néolibéral. Il s’agit d’obtenir la levée du secret et d’ouvrir un large débat public sur les enjeux réels. Pour l’instant, rien n’est joué, l’accord est en négociation. Une mobilisation est amorcée au niveau national et dans plusieurs pays d’Europe ainsi qu’aux Etats-Unis. Le secret commence à être éventé.
Dans notre région la mobilisation donne des premiers résultats : ainsi les élus du Conseil régional Paca ont voté le 21 février une motion demandant « l’arrêt des négociations sur le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, (…) du fait de l’absence de contrôle démocratique et de débat public ». Des candidats aux élections municipales interpellés par Attac se sont engagés à déclarer leur commune « hors Tafta »…
A Marseille, mais aussi dans d’autres localités de la Région, vous pouvez rejoindre les collectifs « Stop Tafta » pour contrer ce projet liberticide.
Pour aller plus loin :
http://local.attac.org/marseille/
http://stoptafta.wordpress.com/