Retour de bâton
Vous avez aimé La fabrique du Monstre ? Vous craignez Le retour du Monstre ? Alors vous adorerez La chute du Monstre ! Qu’il soit permis de taquiner notre confrère et son pêché-mignon : le goût des séries. Disons qu’il a plus le sens du timing qu’un Zemmour et son Destin français après Le suicide français. Mais, avec le « retour », peut-être y a-t-il aussi un problème de synchronisation. Certes, quoi de mieux que la veille des municipales pour un réquisitoire contre Gaudin ? Et comme ce dernier a des airs de zombie à la tête d’une armée de morts-vivants, notre plume – faisant sien l’adage « on doit des égards aux vivants, on ne doit aux morts que la vérité » – s’en donne à cœur joie. Paraît qu’à droite, ça s’inquiète. Mais qui trop embrasse mal enterre. À faire feu de tout bois, jusqu’au fond des arrières salles des clubs échangistes, Pujol tape non à côté mais mou. Et, à peine publié, l’ouvrage est presque périmé. Problème de posture aussi. Sur Facebook, notre prix Albert Londres n’a pu s’en empêcher : son livre avec pour commentaire « ma contribution au changement ». Las, s’il joue avec le « je », il est bien plus convaincant quand il raconte que quand il dénonce. Symbolique : il finit son livre d’avant les élections avec un… pécheur. Parce qu’il y a des dimanches où il n’y a vraiment rien de mieux à faire. Attendre que ça morde…
La chute du Monstre, « Marseille année Zéro », par Philippe Pujol, éditions du Seuil, 279 pages,19 euros.