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Trois bébés nés sans bras ou sans mains, en 2016, à l’Est de l’étang de Berre (13). Les causes de ces malformations, révélées le mois dernier, sont encore inexpliquées mais la pollution industrielle est fortement soupçonnée. Dans le secteur, même la prudente Agence régionale de la santé s’est émue du nombre d’études attestant un taux de cancer supérieur à la normale. Du côté de Fos-sur-Mer, fin décembre, l’Etat a condamné le groupe Arcelor-Mittal à payer une amende de 15 000 euros pour pollution de l’air. Avec une astreinte de 1500 euros par jour jusqu’à ce que le groupe respecte les normes environnementales.
Elle semble loin l’époque où Fos vivait des marais salants. C’était avant la sidérurgie, la pétrochimie et l’inauguration, il y a déjà 50 ans, de la gigantesque zone porto-industrielle, chantier emblématique du savoir-faire politico-technocratique de la planification à la française. Depuis, au registre des nuisances écologiques, l’addition s’est alourdie avec, en 2010, l’inauguration sur le même territoire de l’incinérateur des déchets de l’agglomération marseillaise.
De là à penser que la disparition annoncée des matières fossiles et la désindustrialisation seraient une chance ! Le projet « bio » de Total de reconvertir sa raffinerie de la Mède en important des tonnes d’huile de palme est pourtant l’archétype de la fausse bonne idée. Il serait urgent d’être réellement inventif pour préserver l’emploi, la culture ouvrière et le cadre de vie d’un coin de Provence, loin des clichés, à la beauté blessée mais inaltérable.
