De quoi Brignoles est-il le nom ?
Affront républicain
Une cantonale partielle n’est pas un scrutin national ni une élection aussi impactante politiquement que les municipales qui auront lieu en mars prochain. La déferlante médiatique qui s’est abattue sur la sous-préfecture du Var – 16 000 habitants – après l’élection d’un conseiller général Front national a été vécue, sur place, bien légitimement, comme disproportionnée. Il n’empêche. Brignoles raconte une histoire qu’il serait bon d’entendre sauf à se résigner à voir le FN s’emparer de nombreuses mairies en 2014.
L’appel au front républicain ne suffit plus à stopper le FN. Les raisons sont multiples : une partie de la droite républicaine l’est de moins en moins, reprenant les thèmes et le vocabulaire de son extrême ; la gauche au pouvoir peine à prouver qu’alternance rime avec alternative et ses électeurs désertent les urnes ; en lissant l’image du parti, sans renoncer à ses fondamentaux xénophobes et autoritaires, la fille Le Pen fédère plus largement que son père.
Reste l’essentiel : le FN demeure un parti d’extrême droite, un affront républicain. Loin d’apporter un renouveau, ses idées prennent racines dans de sombres et anciennes pages de notre histoire. A Toulon, Vitrolles, Marignane, le Front a été au pouvoir et a laissé de forts mauvais souvenirs. A Orange, en changeant d’étiquette, il a su s’implanter et transforme la ville en une vitrine peu engageante. Partout, le FN avance où les autres reculent. Pour le stopper, il serait temps qu’électeurs et élus cessent de s’abstenir.
Michel Gairaud