Edito
Sous le soleil exactement
Encore un sigle barbare. L’Onerc. En toutes lettres : l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique. Cet honorable institut, créé en 2001 et placé sous la tutelle du ministère de l’environnement, a présenté, fin juin, son premier rapport. Ses conclusions sont passées presque inaperçues. Les commentateurs avaient, il faut dire, plus urgent à faire : gloser par exemple sur le dernier dérapage verbal de Nicolas Sarkozy, le « nettoyeur » des banlieues, l’éradicateur de la petite délinquance, jamais en reste d’une démagogie… « Les conséquences sociales, économiques, sanitaires, et environnementales du réchauffement climatique sont colossales », a donc souligné l’Onerc dans une relative indifférence.
Les experts sont formels. La température moyenne a augmenté de 1° C en France. Le réchauffement dans l’Hexagone, particulièrement marqué en été, est d’environ 50 % supérieur à celui de l’ensemble du globe. Les températures pourraient augmenter de 3° à 6°. Conséquences : « des épisodes caniculaires similaires ou pires que celui de 2003 se représenteront inévitablement ». En 50 ans, les dates des vendanges ont déjà avancé de trois semaines ! Si rien n’est fait, les glaciers vont fondre ; les incendies se multiplier ; des épisodes de fortes précipitations sont aussi à prévoir avec des inondations…
Chaud, chaud devant… Plus le soleil brille, plus la production d’Ozone, lié au trafic automobile et aux activités industrielles, se développe. Les 2,5 millions de touristes présents en Paca lors de la première quinzaine d’août pourront s’en rendre compte. Il fait bon vivre l’été en Provence Alpes, les doigts de pieds en éventail sur une plage ou la tête perdue dans les étoiles au creux de quelques vallées alpines. Mais il ne fait pas toujours bon respirer. La gorge sèche, les yeux irrités, autochtones et visiteurs ne s’étonnent presque plus de la litanie des pics d’alerte… Une figure désormais familière. Presque au même titre que la partie de pétanque, la soirée festivalière au clair de lune, ou les bouchons sur l’A7 lors du fameux chassé-croisé fin juillet. Après tout, les rituels ne sont pas sans importances.
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