Ailleurs dans la région
« Tous les maires de France, s’ils évitent une chose avant les élections, c’est bien de fermer une école. » Pragmatique constat lors d’un reportage d’Azur TV du maire Les républicains de Marignane (13) Eric Le Dissès… qui n’a pu se l’appliquer à lui-même. En juin dernier tombe la décision de fermer l’école maternelle La Cadière. Grosse colère des parents prévenus à la dernière minute. Officiellement, la décision a été prise suite à un courrier préfectoral signalant que la zone passait en risque fort d’inondation mais n’exigeant pas la fermeture de l’école.
Des façons de faire qui scandalisent un élu d’opposition divers droite Joseph Tornambe, par ailleurs époux de la directrice de l’école, qui sera candidat en mars prochain. Pour lui, le risque d’inondation est utilisé pour faire diversion : « Il a fait voter en juin 2017 une délibération pour la construction d’un programme de logements sociaux dans le secteur. La délibération était floue sur le zonage et la fermeture de l’école n’a jamais été actée en séance. Il a souhaité surtout ne pas faire de bruit autour des logements sociaux pour sa réélection, ce n’est pourtant pas un gros mot ! »
« Un simple coup de com’ »
Dans les Alpes, à Gap, des fermetures ont pu être évoquées ici et là mais le maire UDI Roger Didier a préféré les repousser… L’élu a fait parler de lui en février dernier lorsque la ville a supprimé des photos l’immortalisant à la cantine scolaire, bouteille de pinard sur la table, après avoir été pris au vol par l’opposant socialiste Christophe Pierrel. Lequel, ancien directeur de cabinet adjoint de François Hollande à l’Élysée – s’il est candidat (1) – fera des écoles un axe de campagne : « Ce n’est pas la priorité du maire, il faut un plan d’investissement massif. Certaines écoles n’ont pas d’ordinateur, le personnel doit demander au maire pour avoir un stylo… D’autres sont vieillissantes, sont mal isolées, sans un seul arbre dans la cour. »
À Nice, rien de croustillant à signaler au regard de la situation marseillaise. La mesure phare de Christian Estrosi, installer des policiers municipaux dans les écoles, est un beau feu de paille : « C’était un simple coup de com’. Les enseignants avaient le choix et il me semble que cela concerne seulement quatre écoles… », explique l’opposant PS Patrick Allemand. À Toulon, pas non plus de soucis sur l’état des bâtiments. Ce qui n’empêche pas l’ancien instituteur écologiste et tête de liste Guy Rebec de se positionner. Il est favorable à un retour de la semaine à quatre jours et demi, et souhaiterait mettre en place des salles des maîtres, des salles des parents et construire des centres de loisirs associés à l’école (CLAE) à chaque fois que c’est possible. Les repas ne sont pas encore assez bio selon le candidat EELV qui voudrait passer à 100 % comme l’ont fait d’autres communes.
Enfin à Avignon, les cantines scolaires ont été remunicipalisées durant le mandat de la socialiste Cécile Helle. Et c’est la seule ville de la région avec La Seyne-sur-Mer à avoir maintenu les quatre jours et demi. Pourtant pour Samir Allel, président départemental de la FCPE (fédération de parents d’élèves), mais aussi ancien élu socialiste et probable candidat sur une liste d’union de la gauche, même si le principe est louable « pour faire de nos enfants des citoyens, les activités périscolaires se résument à de l’occupationnel ».
Il pointe également un gros problème de mixité dans cette ville, la plus pauvre de la région, entre centre-ville et périphérie. « Dans le quartier Saint Gabriel, selon une étude du Conseil départemental, 70 % des petits vont dans le privé ! Il faut revoir la carte scolaire. » Il aimerait voir un « menu végétarien laïc » par semaine que tout le monde puisse partager. Et de conclure : « C’est vrai que les élèves mangent mieux mais je suis partisan de la gratuité totale pour la cantine : un repas complet c’est essentiel pour certains. En face, la mairie a voté un don de 100 000 euros pour Notre-Dame. Il faut savoir ce qu’on veut ! »
1. Longtemps candidat déclaré, il pourrait laisser sa place. Parce qu’il a été nommé par Vinci à la tête du stade de foot de Bordeaux ?