Recette halva à l’amande et au safran
L’amande, c’est une histoire de douceur et d’amertume ! J’en ai croisé pleins, tout au long du chemin qui ceinture mon village, des arbres laissés à l’abandon et chargés de fruits, vestiges d’une époque où la cueillette était nutritive avant d’être récréative. Sur cette ceinture, d’ailleurs, ne subsistent pas que des amandiers, mais on peut deviner, parmi les friches d’aval ou d’amont, des feuillages de fruitiers.
Friches en lieu et place de restanques qui furent certainement occupées par de jolis jardins potagers nutritifs et gourmands… Aujourd’hui, le paysage est une cascade d’épineux et autres arbusteries qui forment une zone de couverts pour tunnels de sangliers. Bref, tout est à l’abandon.
Bien que je ne sois pas pour une occupation globale des sols par l’être humain, aimant la contemplation d’un paysage sauvage et inattendu, je ne peux contenir un soupçon d’énervement. On pourrait y faire du lien social, des jardins à partager, des rendez-vous festifs, y inviter des artistes pour qu’ils y peignent de magnifiques couchers de soleil, y pratiquer chi gong et yoga, ateliers d’écriture, poésies à coller, y créer des décors, des pauses pour promeneurs perdus, avec des sièges tressés de branches multicolores, un sourire en feuilles de lilas, et tellement d’autres choses.
Mais non, les friches restent en friche jusqu’à ce qu’elles se vendent au plus offrant qui, le compte en banque bien garni, rachètera l’ensemble, et, s’il n’est qu’un investisseur de plus, n’en fera jamais rien et laissera tomber les murs qui maintenaient la terre, celle qui aurait pu porter tant de créativités et d’histoires à lier.
Sur un plan plus global, c’est la même histoire : attention, terre à vendre ! Et c’est le plus offrant qui s’en saisit, spécule et accumule l’argent. Il finira par décider ce qu’on y fait sur cette terre où il ne vit même plus.
Être riche n’est pas un problème si t’es dans le partage. Des fois faut pas grand chose pour transformer une énergie de vie enfermée dans des murs en énergies ouvertes où on se pose sur les toits pour y contempler les étoiles d’un ciel gourmand et plein d’abondance… D’ailleurs, peut-être que ces propriétaires terriens ne sont même pas au courant que tant de possibles existent sur leur terre… On devrait nettoyer, squatter et relancer la joie… et poser un panneau « terre d’épanouissement pour tous ceux qui sont là, respect et créativité ». Signé : le collectif des collectés.
Au lieu de se laisser faire et d’être constamment mis à l’amande, dont il ne faut jamais plus d’un dixième d’amertume et le reste en douceur pour réussir, c’est connu, une bonne frangipane…